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3) Les communes du comté de 1774 au début du XIXème siècle
Lunion
des communautés pour la défense des communes
du
comté.
Jusquen 1762, nous avons vu une multitude de plaintes,
procès et appels au Parlement concernant les communaux. La possession
de ces communaux était parfois lobjet de luttes entre communautés,
comme en 1739, parfois aussi entre des communautés et des seigneurs,
ou grands propriétaires. Dans ces conflits, les communautés se
groupaient à loccasion pour avoir plus de poids et pour partager
le coût du procès.
Ces alliances
regroupaient quelques paroisses directement concernées par le procès,
à cause du voisinage des terres contestées :
-Brain et La Daguenière en 1720, quand 67 arpents furent donnés
à lAcadémie déquitation.
-Brain, la Bohalle, Andard et la Marsaulaye en 1740 pour la seconde herbe de
Brain.
-Corné, Andard, Brain, Mazé, Saint-Mathurin, La Marsaulaye, La
Bohalle, La Daguenière en 1758 pour celle de Corné et Andard.
Par contre en 1756-1763, La Daguenière soutint seule un procès ruineux même si les communautés voisines furent appelées au secours sur la fin, en 1762.
Avec le procès de La Daguenière, le dernier procès avant ceux contre Turbilly et Faribault avait été celui contre le sieur Tessier Du Mottay. En supprimant en 1760 le bac quil tenait sur lAuthion au port du Montil, le roi lui accorda 25 arpents de communes aux Rosiers, ce qui provoqua un procès contre les communautés du comté, dont il sortit vainqueur, grâce à un arrêt du conseil du 28/ 9/1762.1 Mais en 1785, dans le procès-verbal destimation de sa succession, il était écrit il na jamais pu sen mettre en possession parce que les habitants des Rosiers sy sont toujours opposés par des voies de fait 2 Diverses communautés sétaient associées à loccasion de ce procès, ce qui préfigure leur attitude lors des combats contre le Marquis de Turbilly entre 1763 et 1769. Elles nommèrent Haran de la Barre, le procureur du roi de la grurie de Beaufort, comme commissaire député (...) à la poursuite dopposition à la concession . Dans un rapport sur ses dépenses en septembre 1763, il reconnaissait avoir reçu 580 livres : 348 de Beaufort, 72 des Rosiers, 36 de La Bohalle, 39 de Saint-Mathurin, 12 de La Marsaulaye, 12 de Mazé, 12 de La Daguenière, 7 de Saint-Pierre-du-Lac.3 Il existait donc déjà un semblant dorganisation des communautés pour la défense des communes. Ici le cercle sétait élargi jusqu'à La Daguenière et La Bohalle, dont les habitants ne devaient pas avoir souvent loccasion dutiliser les communs des Rosiers.
A partir des procès contre Turbilly et Faribault, peut-être même ponctuellement lors de la tentative daliénation de 1753, se constitua un semblant dorganisation des paroisses, et un resserrement des liens entre communautés. La menace était telle sur les communes, et le procès à soutenir si coûteux, que toutes les communes participèrent, et par la suite, les décisions importantes concernant les communes furent toujours prises en commun. Le règlement pour les prairies de Saint-Mathurin obtenu en 1769 par les habitants4, et qui ne concernait que cette communauté, était un cas rare après 1763. Mais il ne faisait pas suite à un conflit avec des intervenants extérieurs, et ninstituait pas de nouveautés dans le fonctionnement des prairies.
En 1770, lexpérience dEssuile commença par une requête de 14 des 16 communautés du comté. La participation de toutes les communautés pour obtenir le curage, et parvenir au paiement était nécessaire.
Puis larrêt du conseil du 25 mai 1771 institua ce que dOrmesson désigna comme une espèce de conseil municipal composé dhabitants élus par leurs communautés 5, destiné à régler les problèmes posés par les travaux, lintendant ayant un droit de regard. Lhabitude fut prise délire 1 ou 2 députés par paroisse, souvent des syndics, pour tenir des réunions communes à lhôtel de ville de Beaufort.
Après léchec dEssuile, les communautés gardèrent lhabitude de provoquer, en cas de problème, des assemblées de députés au palais royal de Beaufort. Les habitants de la Vallée avaient bien compris, après les procès contre Turbilly et Faribault, limportance de la propriété indivise des communes , et de la solidarité entre les communautés pour la défense de leurs droits. De plus, elles avaient conscience que pour obtenir la continuation des travaux sur lAuthion, elles devaient agir en commun. Par la suite les problèmes de lAuthion et des communes furent donc affrontés collectivement, les réclamations et requêtes de paroisses isolées devinrent rares.
On peut même se demander, si ne sétait pas développé un vrai sentiment dappartenance à une communauté sétendant à tout le comté. On peut lire dans une délibération de la communauté de Sorges en décembre 1790 nous demandons de continuer à posséder, comme frères dune nombreuse famille, les dites communes, en propriété indivise, avec les quinze autres paroisses 6 Et les mémoires publiés en 1789 et 1790 pour la défense des droits des habitants sur les communes donnent la même impression.
Les
communes et lAuthion de 1774 à 1789.
En 1777, Odier, inspecteur des Domaines de Monsieur, rédigea
un mémoire favorable au défrichement des communes et à
leur incorporation dans ces Domaines.7
Est ce la même personne ? Cette année là, les communautés
sopposèrent à un certain Racine inspecteur des domaines
de Monsieur, partageant les mêmes idées. Aveline de Narcé
rédigea à la demande des communautés un mémoire
transmis par Essuile à Monsieur (frère du roi). Laffaire
fut enterrée.8
En 1779 Pocquet de Livonnière écrivit à Bertin quun
sieur Guion avait jeté lalarme sur
les communes de Beaufort. Et Tessier Du Mottay, receveur de Monsieur dans le
comté, favorable à la mise en culture des communes, écrivait
le 26 septembre 1789 à Monsieur : Monseigneur seroit
étonné si javois lhonneur de mettre sous ses yeux
le tableau des demandes et des sollicitations qui ont été faites
pour obtenir la concession de ces communes depuis lérection de
son apanage, et plus encore du nom et du rang de quelques unes des personnes
9
Le 30 novembre 1785, un arrêt du Parlement ordonna le cantonnement séparé des différents types de bestiaux dans les communs. Interrogées séparement sur les modalités à définir, les assemblées des communautés du comté se concertèrent et en juillet 1786 rappelèrent dans un texte identique leur attachement à la jouissance indivise des communs entre les paroisses, et manifestèrent leur hostilité au projet.10
Laménagement de la Vallée restait dactualité. Aveline de Narcé, qui à de nombreuses reprises avait soutenu les droits des communautés et les travaux dEssuile, écrivit en 1783 un mémoire reprenant le projet dEssuile. En 1786, Monsieur choisit pour sujet dun concours de lAcadémie dAngers : le moyen le plus simple et le moins cher dempêcher les débordements de lAuthion et de le rendre navigable. Lingénieur Moret, vainqueur du concours, reprenait les idées dEssuile et dAveline de Narcé.11
La convocation des Etats Généraux, offrit une nouvelle occasion aux habitants du comté de réclamer la reprise des travaux. Assemblés à Beaufort le 9 mars 1789, des députés de diverses paroisses de la sénéchaussée demandèrent le curage de lAuthion et du Couasnon, la continuation de la levée de Belle Poule, et le report de lembouchure de lAuthion à Sainte-Gemmes. Ces travaux devaient être commencés grâce aux 72 000 livres déjà versées par les communautés pour le projet dEssuile12.
Les
communes de nouveau au devant de la scène. 1789-1791.
A la Révolution, la propriété des communes
revint au centre des préoccupations.
Dans son rapport présenté au Conseil de Monsieur le 26 septembre 1789, Tessier de la Motte, receveur de Monsieur dans le comté, prétendait quil était possible de contester les arrêts de 1767 et 1770, et de récupérer les communes pour les mettre en culture. Mais un procès considérable seroit inévitable et un plus grand inconvénient seroit les clameurs, le soulèvement, les voyes de fait dune population de 6000 ménages qui nont jamais souffert, sans violences, quon portât la plus légère atteinte à leur jouissance . Il préconisa donc de les confirmer dans leurs droits.13
En conséquence, le Conseil de Monsieur, considérant que les esprits ne trouvoient que trop souvent de justes pretextes de sallarmer, soit dans le recit des projets de certains spéculateurs en agriculture, soit dans les démarches rarement ignorées, quoique toujours infructueuses, pour obtenir des concessions , sengagea solennellement à respecter leurs droits. Cependant il autorisait les communautés, si elles le souhaitaient, à aliéner une partie des communes pour achever les travaux de lAuthion.
Le 26 novembre 1789, les représentants des communautés rejetèrent lidée daliéner quelque partie des communes sous quelques prétextes que ce puisse être , considérant dailleurs que leurs droits étant inattaquables, navoient besoin daucun acquiescement .
Ils demandèrent que les travaux de lAuthion fussent repris aux frais de la Province. A cette occasion, ils sintéressèrent aussi aux comptes des trésoriers nommés en 1771. Les députés des communautés leur demandèrent de puiser dans les deniers restants les avances nécessaires à limpression du procès-verbal de leur réunion, de lextrait du Conseil de Monsieur et du procès verbal darpentage des communes de 1685 et 1686.14
Le 6 septembre 1790, Tessier de la Motte, devenu maire des Rosiers annonça quun rapport du comité dagriculture de lAssemblée Nationale envisageait le partage des communes. Aussitôt le conseil de la commune décida de provoquer une assemblée générale de la paroisse pour désigner des députés, en vue dune réunion dun bureau général des paroisses du comté.15 Des assemblées identiques eurent lieu dans toutes les communautés, et le bureau général se tint le 21 septembre 1790.16 Les députés nommèrent six des leurs pour rédiger un mémoire envoyé à lAssemblée Nationale.17 Ce mémoire reprenait les arguments habituels de défense des communes, déjà utilisés contre Turbilly, mais en développant davantage limportance économique des communes. Il sachevait par un avertissement : quoique le caractère des habitans du ci-devant comté comporte beaucoup de douceur, comme dans tous les tems cette propriété indivise leur fut extrêmement précieuse, quils lavaient comme un patrimoine commun qui mérite des égards, les esprits se sont échauffés toutes les fois quon a prétendu lentamer (...) ils préféreront tout autre revers à être privés de ces domaines héréditaires .
Les communautés étaient
en effet très remontées :
On lit dans lacte dassemblée des habitants de Saint-Mathurin,
quil fallait envoyer deux commissaires à lassemblée
de Beaufort aux fins dy exposer la resolution ou sont les paroissiens
du dit Saint Mathurin de soutenir jusqua lextremité leur propriété
dans les communes du dit Beaufort et quils
regardoient comme traitres et indigne de vivre qui conque avoit formé
le projet soit directement ou indirectement de dépouiller les propriétaires
de leurs communes 18.
Sur leur lancée, les communautés du comté invitèrent, en décembre 1790, les autres paroisses mises à contribution en 1773 (Villebernier, Alonne, Bourgueil, Longué...) à se concerter avec elles pour étudier les comptes des trésoriers nommés en 1771, et exiger lachèvement des travaux aux frais du nouveau gouvernement.19
Pendant le même mois de décembre 1790, le district dAngers établissait une statistique charitable . La municipalité de La Marsaulaye en profita pour demander le nettoiement du canal du pont de Sorges : les communes se trouveraient dessechées . La municipalité de La Daguenière expliqua que les pauvres auroient du travail si les inondations netoient pas si fréquentes , et elle demanda la prolongation des travaux jusqu'à Sainte-Gemmes Si lon faisoit ce qui est demandé concernant les travaux de lAuthion, cette paroisse seroit au comble du bonheur .20
En avril 1791, les officiers municipaux
de Beaufort écrivaient au département que lEtat devait 50
000 francs aux communautés. Le décret de lAssemblée
du 16 octobre 1790 qui débloquait des fonds pour les travaux de secours
semble nous fournir loccasion de réclamer, non seulement
ce qui nous est du légitimement, mais encore de demander de plus fortes
sommes pour reprendre les travaux de lAuthion. . 21
Un décret du 25 septembre 1791 débloqua en effet 120 000 livres
sur ces fonds pour les travaux de lAuthion, mais au début de lan
VI, les événemens, et sur-tout la pénurie
du trésor public nont pas encore permis à ladministration
de faire commencer louverture du nouveau canal de lAuthion 22.
Les travaux commencés par Essuile ne furent repris quau XIXème
siècle. A leur achèvement en 1830, les eaux baissèrent
immédiatement de 70 centimètres au pont de Sorges. La valeur des
terres de la Vallée augmenta de plus de 10 millions de francs.23
Les
usurpations individuelles sur les communes.
Les atteintes à la propriété collective
des communes les plus nombreuses, mais non les plus importantes en étendue
jusquau dernier quart du siècle, furent les usurpations individuelles.
Elles étaient souvent faites par de pauvres habitants du comté,
usurpant une ou deux boisselées en bordure des communes pour se construire
une cabane sur des pilotis ou sur un tertre, de manière à se protéger
des inondations de lAuthion, et pour établir un petit jardin.
Ainsi en 1733 à Saint-Clément le nommé Abraham usurpa 7 à 8 boisselées (surface importante pour une usurpation), et construisit une cabane sur perche sans aucun mur, ny charpente et couvert de marais et etome . 24 A Saint-Clément encore, en 1786, un relevé dusurpations contient de nombreuses mentions de ce type : deux boisselées usurpées depuis dix ans, en lesquelles il y a une maison bâtie sur pieux en terrasse, couverte à chaulme 25
Dautres usurpateurs étendaient des domaines préexistants au détriment des communes, comme ce laboureur de La Bohalle qui usurpa 3 boisselées en 1746. Ce nétait pas pour se construire une hutte de misère, les laboureurs faisaient partie de la frange aisée des cultivateurs. 26
En 1756, dans son procès verbal des bois communes et rivières de la grurie de Beaufort , le juge Nicolle Demaisonneuve ne fait référence quà ce type dusurpations : Nous ajouterons encore que les voisins limitrophes de ces communes ignorants le prix dun si grand bien, non content den abuser par la manière dont ils jouissent de leur usage, tendent encore par des anticipations a en diminuer la quantité déjà trop resserrée par proportion au nombre de bétail 27
Pendant la majeure partie du XVIIIème siècle, les usurpations individuelles ne constituaient pas un enjeu majeur, les communautés ne leur accordaient pas autant dimportance que les bestiaux en surnombre sur les communes. Ces usurpations individuelles étaient plus facilement admises que les tentatives de riches étrangers, car elles étaient souvent le fait de gens du cru, elles concernaient de petites surfaces, et ne remettaient pas en cause le principe de la propriété des communautés.
Il arrivait tous les deux ou trois ans que le juge de la grurie ordonne la destruction de la cabane quun malheureux avait bâtie sur les communes, et le comblement des fossés lentourant.28 Mais en 1756 le juge de la grurie accordait moins dimportance à ces usurpations, quau trop grand nombre de bestiaux sur les communes. Et en 1750, Einard de Ravannes, en développant les problèmes qui se posaient sur les communes , passa sous silence les usurpations individuelles.29
En 1739, les assemblées des communautés du comté, invitées à donner leur avis sur lusage indivis des communes, étaient aussi interrogées sur la question des usurpations. Lassemblée de la Marsaulaye répondit que à légard des entreprises dusurpations et maliénations les d. habitants ont déclarés rien avoir conaissence qan à présent 30
Lexpansion
des usurpations.
A lapproche de la Révolution les usurpations
saccrurent, sans doute à cause de laugmentation de la population.
La pression sur la terre augmentait. En décembre 1790, les municipalités
de La Bohalle et de La Marsaulaye attribuaient la mendicité au manque
de travail31.
Les habitants en surnombre, qui ne trouvaient pas assez de terre à louer
pour vivre, clôturaient 2 ou 3 boisselées de terre pour y construire
une cabane et cultiver leur jardin
En 1770 le problème des usurpations était signalé à la fin dun mémoire de la communauté de La Marsaulaye sur les abus commis dans les communs (voir en annexe, le document 7 page 171). Essuile écrivit la même année au sujet de ces usurpations il [lui-même] croit que toutes les usurpations faites depuis peu dannées sur les communes, et sur lesquelles on nauroit point basty, doivent être restituées ; mais il pense que toutes celles ou il se seroit fait des habitations doivent rester en letat present. On chasseroit plus de deux cent familles. 32
En 1784, Tessier du Mottay écrivait
au sujet dusurpateurs à la Daguenière :
leur misère a excité la commisération des
habitants qui, au lieu de les troubler à titre dusagers, leur ont
conseillé au contraire de bâtir et les ont aidés
Et il ajoutait Je sais dautres cabanes de cette espèce
entreprises sur les communes dautres paroisses, sans parler dusurpations
plus considérables faites par les riverains qui les ont réunies
à leurs héritages sans bâtir. Le progrès de ces usurpations,
qui ne va quen augmentant, me paraît assez conséquent pour
mérité que vous en soyez prévenu 33.
En juin 1791, le même Tessier Du Mottay écrivait au procureur général
syndic à Angers : la population cetant accrue
successivement audelà de la proportion des logemens, les habitans touchés
de leur situation les avoient engagés eux même de batir sur la
commune, les avoient même aidé de bois et de leurs mains pour construire
leurs cases . Le curé désiroit que
ces gens là fussent conservés, et quon leur accorda deux
a trois boisselées en prenant des mesures pour les empêcher de
sétendre. Le procureur de la commune ma dit la même
chose (...) à cela près quil ne vouloit leur accorder
quune ou deux boissellées 34.
Laugmentation des usurpations
inquiétait la population.
En 1786, alors que les communautés étaient interrogées
sur le cantonnement des bestiaux sur les communes, elles supplièrent
quil soit dressé un procès verbal de toutes
les anticipations , et que les coupables soient condamnés
à la restitution. en général ces sortes
danticipations sont faites par des vagabons qui souvent chassés
de quelques paroisses (...) trop souvent la vengeance et la friponnerie
favorise leurs attentats contre toutes les propriétés, ce sont
ces étrangers qui deviennent le fardeau des paroisses et cest de
ces espèces dhommes que les intrigants se servent pour couvrir
leurs prétentions et soliciter laliénation des communes .
Cette dernière allusion concernait plusieurs notables, dont Tessier du
Mottay, qui avaient provoqué la réunion, et présentaient
un mémoire favorable à laliénation des communes.35
Un état des usurpations sur les communs du comté dénombra, de 1766 à 1786, 464 usurpations portant sur 45 arpents au total, soit une boisselée en moyenne par usurpation.36 La correspondance des dates peut laisser penser que cet état a été dressé en 1786 pour satisfaire à la demande des communautés.
Le 26 novembre 1789, les députés des 16 communautés, attendu les usurpations considérables faites sur les communes, communaux, chemins, carrefours, & pâtis requirent le procureur du roi de la sénéchaussée de poursuivre ces usurpateurs, daprès un nouvel état bientôt dressé par des commissaires élus dans chaque paroisse. Ils consentaient par un sentiment dhumanité que les maisons et bâtiments subsistent jusqu'à la Toussaint suivante à la charge par ceux qui les habitent de les détruire dans le susdit délai & même de rabbatre dès le lendemain de la publication tous les fossés & clôtures. . Des conditions très dures.
Les conflits étaient
parfois violents.
Un mémoire des habitants de La Daguenière de 1788 présentait
les usurpations dune manière toute différente de Tessier
du Mottay : les usurpateurs sont des vagabonds, gens inconnus
et sans aveu , des malfaiteurs
qui aux représentations des habitants ont répondus
par des menaces dincendies et de coups de fusils 37.
En 1791, des usurpateurs de communs à La Bohalle38 écrivirent à Monsieur (frère du roi, prince apanagiste ) :
Nous sommes alarmés des menaces qui nous sont faites a chaque instan, il dise qil nous ont manqué une foi mais quand peut il ne nous manqueron pas et quil sasemblerons St Mathurin Les Rosiers et les autres paroisse de la conté et quil metrons nos maisons par terre . Effectivement la municipalité avait décidé en octobre 1791 la destruction de leurs maisons, conformément aux décisions de lassemblée des communautés du 26 novembre 1789.
Les usurpateurs eurent le soutien
des nouvelles administrations révolutionnaires.
- Ceux de La Bohalle obtinrent le 12 décembre 1791 le soutien
du directoire du département, par charité, et par hostilité
envers les communaux (daprès le directoire du département,
les terres usurpées étaient par leur laborieuse
industrie rendues à lagriculture ).
- A La Daguenière, les usurpateurs
reçurent le même soutien :
Le 29 octobre 1791, un arrêté du département décidait
quils devaient être compris sur les rôles dimposition.
Mais la municipalité refusa de les imposer sans laccord des 16
paroisses. Elle consentit à les mettre à la fin du rôle
comme trop pauvres pour supporter aucune charge (sous-entendu : ils ne
possèdent aucune terre). Le 6 décembre, le directoire du département
improuve la conduite de la municipalité,
qui doit obéissance au directoire, et convoqua le maire et le procureur
à Angers pour y être réprimandés. .
Le 21 décembre, le conseil de La Daguenière prétendait que le directoire avait été trompé. Il accusait toujours les usurpateurs de rapines, de menaces dincendies, et de continuer à étendre leurs usurpations. Le directoire du département fit défense à la municipalité de récidiver, et le 29 janvier, la municipalité dans lembarras, écrivit à la ville de Beaufort pour obtenir son soutien. Beaufort envoya copie de ces pièces aux municipalités de lancien comté le 2 février, alors que La Daguenière sapprêtait à demander lautorisation de réunir les communautés de lancien comté.39
Le 12 juin 1792 les officiers municipaux obtinrent de Rogeron, notaire de Saint-Mathurin et juge de paix, une condamnation des usurpations, mais le district considéra le jugement comme nul et non avenu. Enfin en juillet, les usurpateurs écrivaient au district que le maire poussait à sassembler quatre à cinq cent personnes et détruire tout les anticipations, que sa seroit finis par là .40 En lan IV, les usurpateurs de Saint-Mathurin et des Rosiers recevaient le même soutien du département contre les municipalités41.
Vers
laliénation des communes .
La question ne fut pas réglée à la Révolution.
Le département sopposait toujours à toute action contre
les usurpateurs de la part des municipalités, qui refusaient de leur
reconnaître un quelconque droit de propriété. Les usurpations
continuèrent de plus belle. La municipalité de Saint-Mathurin
écrivait en lan IX : bientôt une grande
partie et la meilleure de ces terreins prétieux sera enlevée à
ses vrais propriétaires 42.
Lattitude des autorités restait sous lEmpire hostile aux communaux. En 1810, le préfet écrivait que ces terrains communaux étaient abandonnés au parcours, et donc à la stérilité . Si, dans ces terrains qui étant à tous, ne sont à personne , un cultivateur sappropriait un quart ou un tiers dhectare, sa subsistance et celle de sa famille étaient assurées. On sent de reste que de telles usurpations ont dû se multiplier dans un temps où tous les ressorts de la surveillance étaient détendus, où laction de la police était paralysée : dailleurs ces usurpations ne lésaient personne en particulier ; personne navait dintérêt à les réprimer et elles ont été consommées sans obstacle 43
Une tentative fut faite en 1806 de régulariser les usurpations, en appliquant la loi du 9 ventôse an XII : cette loi permettait à ceux qui faisaient une déclaration sous trois mois, et acceptaient de payer une redevance annuelle équivalant à la moitié du revenu annuel du terrain avant défrichement, de se rendre propriétaires des usurpations44. Mais seules 32 personnes se présentèrent à Beaufort, et 87 à Mazé45. Les autres usurpateurs craignaient sans doute les réactions des habitants.
La régularisation vint surtout vers 1826-1827, peu de temps avant le partage des communaux entre les municipalités. Les habitants étaient autorisés à légaliser leurs usurpations en payant 20 ans du revenu de la terre.
A La Daguenière, commune de 1142 habitants, 285 usurpations furent ainsi déclarées46, à Mazé 25047, et à La Ménitré (2077 habitants), 20848.
Ces 208 déclarations à La Ménitré représentaient 7,4138 hectares, en moyenne 360 mètres carrés par usurpation. 92 des 206 déclarations concernaient des parcelles sur lesquelles étaient construites des maisons, cours de maisons, ou granges. Le reste était en terres cultivées et jardins, plus quelques rares pâtures. Sur 155 actes où lon connaît lépoque de lusurpation, 61 usurpations eurent lieu avant 1791, 40 entre 1791 et 1800, 14 entre 1801 et 1810, 29 entre 1811 et 1820, 11 entre 1821 et 1825. La plus ancienne usurpation signalée remontait à 1745. La période révolutionnaire paraissait la plus faste pour les usurpateurs. Daprès les actes qui précisent les professions des usurpateurs (la majorité des déclarations dusurpations nindiquent que la profession du propriétaire en 1826), toutes les catégories sociales étaient représentées, des journaliers, mais aussi des notables, marchands, professions libérales et riches cultivateurs. Les journaliers, nombreux il est vrai, nétaient pas majoritaires.
Les usurpations étaient en réalité beaucoup plus nombreuses et plus étendues que ce que révélaient les déclarations : il faut y ajouter toutes les usurpations non prouvées, contestées, et tous les cas où lutilisateur des terres ne pouvait payer les 20 années de revenu. Les commissaires chargés du partage des communaux entre les communes écrivaient en 1827 nous navons pas compris les anticipations qui ne sont pas encore vendues ou arrentées par la commission syndicale, parce quil nous a paru impraticable de faire entrer en partage des quantités incertaines, puisqu en grande partie elles sont contestées par les détenteurs, soit pour létendue ou pour la possession par prescription 49
Dans un état des anticipations dressé en 1824 pour la partie de Beaufort annexée à La Ménitré (une centaine dhectares), les usurpations recensées représentent 7,226 hectares, soit presque autant que la surface des usurpations déclarées en 1826-27 sur toute La Ménitré. En recherchant les usurpations de la liste de 1824 dans celle de 1826-27, on constate que 38 % seulement des surfaces désignées en 1824 étaient déclarées en 1826-27, ce qui représente le tiers des surfaces déclarées pour lensemble de La Ménitré.
Dautre part, un état des anticipations de 1827 nous donne des chiffres nettement plus élevés que celui des régularisations.
Etat en usurpations sur les communes en 182750.
Municipalité |
Nombre dusurpations |
Superficie
totale |
St-Mathurin |
241 |
7.88 |
Les Rosiers |
78 |
2.91 |
St Martin de la Place |
61 |
5.471 |
Beaufort |
139 |
24.72 |
Mazé |
314 |
14.19 |
La Bohalle |
292 |
9.84 |
La Ménitré |
277 |
15.06 |
La Daguenière |
301 |
28.47 |
Andard |
42 |
1.69 |
Brain-sur-lAuthion |
27 |
1.92 |
Sorges |
7 |
0.29 |
Corné |
300 |
20.45 |
Total de 133,91 hectares.
On a vu quau milieu du XVIIIème siècle et encore à la veille de La Révolution, les communaux étaient estimés à environ 2636 hectares, soit 400 de plus que les 2233 hectares trouvés par larpentage de 1825. Parmi ces 400 arpents, 318 avaient été vendus par la commission syndicale de lAuthion, dont 150 en 182551. La centaine dhectares restante correspond vraisemblablement à des usurpations.
En fait, sous lEmpire et sous la Restauration, les municipalités allèrent beaucoup plus loin dans les aliénations que les particuliers. Sur les 2233 hectares de larpentage de 1825, plusieurs centaines nétaient plus en communes . En effet, on avait affermé en 1806 quelques hectares dans chaque commune pour subvenir aux besoins du culte, malgré lopposition dune large partie de la population52. Dans le même temps les municipalités se disputaient les prairies. En 1807, le maire de Corné et celui de Brain interdisaient laccès à la seconde herbe sur leurs communes aux habitants de Mazé et de Saint-Mathurin53.
En 1808, on affermait à nouveau des communaux pour payer les contributions foncières pesant sur les communes en indivis. En 1811-1812, La Daguenière, Saint-Mathurin, et Les Rosiers affermaient des parcelles pour payer les impôts fonciers dus aux communaux. En 1813, au moins 133 hectares, sans doute 200, furent vendus par une caisse damortissement chargée des travaux de lAuthion. Au total, ces aliénations représentaient au minimum 300 hectares, ne laissant que moins de 1933 hectares aux habitants du ci-devant comté54. Elles sont bien visibles sur les plans cadastraux du début du XIXème siècle de Saint-Mathurin, des Rosiers et de La Daguenière, où elles forment de grands rectangles au milieu des communaux. En 1829, la commission syndicale vendait encore 168 hectares pour achever les travaux de lAuthion55.
En 1831-1835, les communes furent partagées entre les municipalités de lancien comté, en proportion du nombre de feux. Ces communaux valaient une fortune : en 1827, trois ans avant lachèvement des travaux de lAuthion qui devaient accroître considérablement leur valeur, ces terrains étaient évalués à 7,22 millions par les experts chargés du partage56.
Après cette date les municipalités affermèrent ou vendirent ces communaux sans rencontrer de fortes résistances, pour se lancer dans de grands travaux durbanisme57. Roger Dion attribue le revirement de lopinion qui a permis ces aliénations à la prédominance des nombreux petits propriétaires qui avaient su profiter des aliénations progressives des communs, et de la légalisation des usurpations. Devenus majoritaires, ils avaient imposé le partage des communaux, non pas entre habitants du comté, mais entre les municipalités, qui affermaient ou vendaient ces terrains aux plus offrants. Et au détriment des plus pauvres, qui navaient plus le secours du pacage communal58.
NOTES DE BAS DE PAGE (WEB)
1
Archives de Beaufort N11, Jugement rendu contre la commune de La Ménitré.
début 19e , S.D.
2
A.D.M.L., 3 B 111. Procès-verbal destimation du 30/3/1785. Sénéchaussée
de Beaufort.
3
A.D.M.L., O/192. Rapport de Haran de la Barre, du 14/9/1763, et nouvel engagement
pris par Tessié du Mottay fils, le 28/4/1790, de sen
rapporter à des arbitres pour régler à lamiable le
procès lié aux 25 arpents.
4
Archives de Beaufort, DD2 (ex DD10).
5
A.D.M.L., C 42. Observations sur les communes de Beaufort et
sur les travaux de lAuthion Essuile. Copie dune
lettre de dOrmesson à lintendant Du Cluzel le 2/7/1771.
6
A.D.M.L., O/192, paquet communaux de Beaufort 1791-an IV .
Délibération du 19/12/1790.
7
François Lebrun, Les hommes et la mort en Anjou aux 17e et
18e siècles, page 112.
8
A.D.M.L., C 42. Observations sur les communes de Beaufort et
sur les travaux de lAuthion Essuile.
9
François Lebrun, op. cit. page 113 note 186. Pocquet de Livonnière
prenait le parti des communautés.
10
Archives de Beaufort, DD2 (ex DD10) : Assemblées paroissiales de juillet
1786. Textes identiques à Mazé, Corné, Trélazé,
Brion, Sorges, Saint-Martin, Brain, Andard, La Daguenière, Saint-Clément,
Saint-Pierre-du-Lac. A.D.M.L., O/192 : Notre Dame de
Beaufort.
11
A.D.M.L., C 42. mémoires sur lAuthion.
12
La sénéchaussée de Beaufort-en-Vallée
et les Elections du Tiers-Etat . Publié par Uzureau dans la
Revue des facultés catholiques de louest, août 1903.
page748.
13
A.N., R/5/130 daprès François Lebrun, op. cit. page
113, note 188. Bien entendu ce rapport napparaît pas dans la délibération
du Conseil de Monsieur du même jour, transmise aux communautés...
14
A.D.M.L., O/191. Procès-verbal de délibération des 16 paroisses.
26/11/1789, extrait des registres du conseil de Monsieur du 26/9/1789, de lenregistrement
au greffe de la sénéchaussée de Beaufort, et du procès
verbal darpentage de 1685 et 1686.
15
La question des communes se doublait dune rivalité entre Tessier
du Mottay et le curé Chaillou, candidat malheureux à la mairie
des Rosiers. Doù des attaques très violentes contre Tessier,
qui ne cachait dailleurs pas ses idées favorables au partage des
communes, mais affirmait quil soutenait les décisions des communautés
en faveur de lindivision. Cest la même personne qui avait
conseillé à Monsieur de confirmer les arrêts de 1767-1770,
même sil était en théorie possible de les contester.
Un personnage difficile à cerner
A.D.M.L., O/192. Lettre du maire aux habitants assemblés
le 12/9/1790. Lettre à la ville de Beaufort.17/9/1790.
16
A.D.M.L., O/192. Extrait des registres de délibération des Rosiers,
6/9/1790, assemblées de Mazé et Saint-Mathurin du 19/9/1790, de
la Marsaulaye du 20/9/1790, Bureau général à Beaufort le
21/9/1790. Une première réunion le 14 aux Rosiers avait avorté
faute de commissions suffisantes pour prendre des décisions.
17
Archives de Beaufort, N 10(4). Ce mémoire reprenait les arguments juridiques
habituels, fourbis depuis les procès des années 1760 : ancienneté
des droits attestés par des actes de 1148, 1350, édit davril
1767, ordonnance de 1669, triage de 1572 ( 1562 par erreur),enfin
arrêt du 1er août 1767. Mais il présentait aussi
des arguments économiques, fournissant de nombreuses informations sur
lutilisation des communes.
18
A.D.M.L., O/192, assemblée du 19/9/1790.
19
A.D.M.L., O/192. Réunions des 13 et 18/12/1790 à Beaufort.
20
A.D.M.L., 1 L 402.
21
A.D.M.L., 1 L 904.
22 Département
de Maine et Loire. Recueil de textes du Conseil Général pendant
la Révolution : compte de gestion rendu par le procureur général,
session 1791, page 24. Compte rendu par ladministration centrale du département,
1er brumaire an 4 au 1er germinal an 5, page 51 (B.M.A. :
H (2) 2050.).
23
Roger Dion. Le val de Loire. Etude de géographie régionale,
page 417. Il cite les archives des Ponts-et-Chaussée dAngers.
Célestin Port. Dictionnaire
historique et biographique de Maine et Loire. article Authion .
24
A.D.M.L., 8 B 45. Procès-verbal du 5 juillet 1733. Cétait
un marginal, appelé vagabond et fripon
par la population, il avait été banni pour vol par les juges
de la sénéchaussée de Beaufort.
25
Daprès Roger Dion, op. cit. page 609. Ne cite pas sa source,
peut-être le relevé dusurpations fait-il partie de létat
des usurpations de 1766 à 1786 cité plus loin.
26
A.D.M.L., 8 B 46.
27
Archives de Beaufort, DD6 (ex DD5), procès-verbal du 9 février
1756.
28
Cétait la décision prise habituellement. Par exemple en
1761, les maisons des frères Joseph et Mathurin Tranchant étaient
rasées. A.D.M.L., 8 B 48.
29
A.D.M.L., 8 B 37. Einard de Ravannes grand maître enquêteur
et général réformateur des eaux et forêts de France
au département des provinces de Touraine, Anjou et la Maine .
11/7/1750.
30
Archives de Beaufort, DD8 (ex DD2). Assemblée des habitants de La Marsaulaye
du 21 juin 1739.
31
A.D.M.L., 1 L 402.
32
Archives de Beaufort, DD11 (ex DD7). Assemblée du 16/9/1770, pièce
lue à lassemblée des communautés du comté
le 18/9/1770. Et procès-verbal de létat de la rivière
dAuthion par Essuile.
33
A.N., R(5)130, cité par Roger Dion op. cit. page 608. Il écrit
à lintendant des domaines du comte de Provence.
34
A.D.M.L., 1 L 490. Lettre du 13/6/1791.
35
Archives de Beaufort. DD2 (ex DD10). Textes similaires de diverses communautés,
en juillet 1786.
36
A.N. R(5)132. Etat dressé par le garde des eaux et forêts. Daprès
Roger Dion. Le val de Loire
page 609.
37
A.D.M.L., C 10.
38
Ils reconnurent avoir enclos chacun 6 ou 7 boisselées de terre pour
y construire une maison et faire un jardin (la surface est considérable
pour une usurpation.).
39
A.D.M.L., O/192, liasse 1. Paquet communaux du comté de
Beaufort 1791-an IV .
40
A.D.M.L., O/490. Biens communaux à La Daguenière. 1788-1863.
41
A.D.M.L., 1 L 214. Le 14 prairial an IV (2/6/1796), lettre aux deux municipalités.
42
A.D.M.L., O/995, lettre de la commune de Saint-Mathurin au préfet,
an IX.
43
Roger Dion, op. cit. page 611. Cite un document des A.D.M.L., S4, dont
la côte a du changer.
44
A. Janot. Les communes de lancien comté de Beaufort. p
10.
45
A.D.M.L., O/192, Beaufort. liasse 2. Mazé : O/702.
46
A.D.M.L., O/188. liasse 3.
47
Archives de Mazé, 1J48. Anticipations sur les communaux. En 1816, liste
de 168 parcelles usurpées. En 1826, liste de 301 parcelles. Entre avril
1826 et août 1827, 250 déclarations.
48
Archives de La Ménitré, boite biens communaux ,
dossier anticipation sur les communaux de lancien comté
de Beaufort . Anticipation apparaît
au 19e siècle pour désigner les usurpations. Ce dossier
contient un tableau général des usurpations, et un cahier des
soumissions , regroupant 208 déclarations.
49
Opération du projet de partage des communaux de la vallée
de Beaufort page 6.
50
A.D.M.L., 3E13.
51
Opération du projet de partage des communaux de la vallée
de Beaufort page 297 art. 1.
52
A.D.M.L., 25 M 10 : A Saint-Martin-de-la-Place 12 hommes déguisés
en femmes détruisent des fossés et clôtures. A Mazé
des fermiers sont lobjet dintimidations. Le préfet réagit :
les habitants de ces villages et de Beaufort sont désarmés.
Le sous préfet rappelle dans léglise de Mazé que
ces actes sont passibles de la peine capitale. Il déclare : si
les adjudicataires devaient être interrompus même
par un enfant, je solliciterai lemploi de la force armée, que
je dirigerais moi même, et que les 1ères mesures seraient une
exécution militaire . Archives de Mazé, 1N1 :
dans une lettre du 18/11/1806 au maire de Mazé, le préfet rappelle
quune loi du 10 vendémiaire (de quelle année ?) punit
de la peine de mort les rassemblements nocturnes.
53
A.D.M.L., O/702. lettre de Contades, maire de Mazé, le 26/9/1807.
54
A. Janot. Les communes de lancien comté de Beaufort. page11.
55
A.D.M.L., O/190. Cahier du 17/6/1829. Adjudication préparatoire.
56
Opération du projet de partage des communaux de la vallée
de Beaufort. page 299.
57
Nouvelles églises de La Bohalle, Saint-Mathurin, Saint-Clément-des-Levées,
mairie de Beaufort, aménagement du bourg de La Ménitré
(mairie, église, et plan quadrillé) , ponts suspendus sur la
Loire à Saint-Mathurin (participation de la commune) et aux Rosiers,
etc. tout cela en lespace de 15 ans.
58
Roger Dion, op. cit. pages 615 et 617.