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Chapitre II Les communautés dhabitants et les ressorts administratifs, seigneuriaux et religieux.
1) Le cadre administratif seigneurial et religieux.
Ressorts
administratifs.
Saint-Mathurin dépendait de lElection dAngers1comme
la plupart des villages voisins à lexception de Mazé, Brion,
Longué (Election de Baugé), et Saint-Martin-de-la-Place (Election
de Saumur).
Saint-Mathurin, La Marsaulaye, La Bohalle, La Daguenière, Sorges, Andard et Brain étaient du ressort du Grenier à sel dAngers.2 Un autre grenier à sel existait à Beaufort.3 Une brigade de Gabelle était installée à La Marsaulaye pour surveiller le fleuve4.
Le territoire de la sénéchaussée de Beaufort sétendait sur le ressort du comté, cest-à-dire sur Saint-Mathurin, Beaufort, Saint-Pierre-du-Lac, Les Rosiers, La Daguenière, La Bohalle, Saint-Clément, et sur une partie de Mazé, de Corné et de Brain (partagés avec la sénéchaussée de Baugé). Une brigade de maréchaussée était établie à Beaufort5.
La « grurie » des Eaux et Forêts de Beaufort était une juridiction importante de la Vallée. Le ressort de son tribunal couvrait tout le comté.6 Cétait une ancienne « maîtrise » (juridiction supérieure) des Eaux & Forêts transformée en 1669 ou 16897 en une « grurie » dont lappel se faisait auprès de la « maîtrise » de Baugé. Les deux personnages essentiels en étaient le juge ( dit « gruyer ») et le procureur du roi.8 On y trouvait aussi un greffier9, un « huissier-audiencier », et plusieurs gardes des eaux et forêts10.
La compétence du juge « gruyer »
(de la grurie) sétendait à la police des « communes »
(communaux), à tous les cours deau (Loire et surtout Authion) et
à la forêt de Beaufort. Il était donc consulté pour
tout problème concernant les communes du Comté. Il en faisait
appliquer les règlements, et les modifiait sil le jugeait nécessaire.
Mais toute décision dintérêt local impliquait la consultation
des individus ou communautés concernés dune part, et du
procureur du roi chargé de défendre les intérêts
royaux dautre part.
Les conflits de juridiction étaient continuels entre la grurie de Beaufort dune part, (« anciennement maîtrise » et qui tenait à le rappeler dans tous les actes), et la sénéchaussée du même Beaufort, la maîtrise de Baugé et le comté de Trèves, dautre part11
Le comté avait surtout une importance pour les habitants à cause du droit de pâture accordé sur les communaux. Il représentait le cadre de lexercice de ce droit, pour lequel les « étagers » payaient un droit dherbage modique au receveur des domaines du comté.
Le
comté de Beaufort.
Le comté de Beaufort fut réuni à la
Couronne en 1569. Plusieurs puissants personnages en ont joui jusqu'à
la fin du XVIIème siècle (Henri de Beaumanoir, le maréchal
de Brezé et sa fille), après quoi il a été réuni
au domaine royal12.
Au XVIIIème siècle la majeure partie du Domaine et
des droits du Comté étaient engagés à vie :
Entre 1695 et 1719, Elizabeth Rozalie Destrée de Tourbes acquit à vie des « terres labourables, prairies, ports et passages sur la rivière de Loire, droits sur les maitres pêcheurs de la même rivière », moyennant 113 932 livres. Le produit annuel en était de 7120 livres. Puis ces même biens furent adjugés en 1751 à la comtesse de Roure contre 128 700 livres, et à sa mort en 1770 au comte de Roure son fils. En 1778 ils étaient affermés pour un produit annuel de 16 633 livres.13
En 1771, Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, frère cadet du roi et futur Louis XVIII, reçut lapanage du duché dAnjou et comté de Beaufort .Les parts du Domaine non engagées lui échurent.14. A partir de lavènement de son frère en 1774, il prit le nom de Monsieur.
Les revenus apportés par le comté reposaient surtout sur de nombreux prés, surtout aux Rosiers et à Mazé, mais aussi sur des terres labourables, le droit de prévôté (droit dherbage sur les communaux essentiellement), sur des droits sur les pêcheurs de Loire et dAuthion, des ports sur les mêmes cours deau, ainsi que sur des rentes en nature et en argent évaluées à 7356 livres par an en 1791.15 Les registres du cens de 1777 et 177816 comportent la liste des « co-frescheurs », le montant dû par chacun, et la perception effective du cens. Pourtant les actes de vente et de fermage étudiés entre 1786 et 1789 précisent rarement le montant exact du cens en argent : « quelques deniers de cens en fresche avec autres », parfois « quelques sols ». Certains propriétaires avouaient lignorer. Seules les rentes au Comté dues en nature, peu fréquentes à Saint-Mathurin, étaient indiquées avec précision. Il est donc possible que le paiement du cens fut tombé en désuétude.
Le paiement des cens et rentes était organisé en « fresches ». Une fresche était un ensemble de terres dont les propriétaires (co-frécheurs) étaient solidairement responsables dun cens ou dune rente, le payement étant effectué par un seul, remboursé par les autres. La défaillance dun membre obligeait les autres à payer sa part, doù de nombreuses contestations.17 Les terres vendues, héritées, partagées, appartenaient toujours à la fresche, ce qui pouvait multiplier le nombre de co-frécheurs et compliquer le calcul des sommes dues par chacun, chaque membre payant en proportion de sa part du terrain concerné.
Les
seigneuries.
Le comté avait surtout une importance pour les habitants à cause
du droit de pâture accordé sur les communaux. Il représentait
le cadre de lexercice de ce droit, pour lequel les « étagers »
payaient un droit dherbage modique au receveur des domaines du comté.
Plusieurs seigneuries existaient à Saint-Mathurin. Voici les principales :
- Beauchamp, à cheval sur Mazé et Saint-Mathurin.Ont été distraites de ce « lieu hommagé » les terres des Sablons, du Clochereau (4 arpents, pas de résidence), de la Plaine. En 1698 il restait de la terre de Beauchamps 8 arpents18.
- LHerbelottière. En 1680 et la terre de lHerbelotière consistait en bâtiments, terres et prés sur 48 arpents 1/3 de boisselée, ainsi que diverses rentes. Une partie au moins fut vendue en 1698 à lhôpital de Beaufort.19 Les rentes furent vendues à lhôtel-Dieu dAngers.
- La Marsaulaye. En 1789, la terre consistait en 30 arpents, un logis seigneurial et deux maisons dont une métairie regroupant 12 des 30 arpents20. En 1736 elle appartenait à Germain François Poulain seigneur de La Guerche, maire dAngers et conseiller à la sénéchaussée dAnjou, puis subdélégué dAngers 21. A la mort de sa femme, la terre passa à son fils Charles Jean Poulain, subdélégué dAngers lui aussi, seigneur encore en 1789 et qui signait « La Marsaulaye ».
- Beaulieu, à cheval sur Saint-Mathurin et Mazé comme la seigneurie voisine de Beauchamp.Dans laveu de 1763, la seigneurie sétendait sur 38 arpent à 80 chaines larpent, soit 30.4 arpents dAnjou. Mais un bail de 1766 indiquait 53 arpents à 80 chaines larpent, ou 42,4 arpents dAnjou.22
- La Tassinière, seigneurie en 1680, mais désignée uniquement comme métairie au XVIIIème
Ces seigneuries étaient surtout de grandes propriétés foncières (grandes pour des propriétés de la vallée, où la terre était très morcelée). Souvent les seigneurs ne résidaient pas, et donnaient à ferme lensemble de leurs domaines à un plusieurs fermiers, y compris les logis seigneuriaux.23
La justice seigneuriale napparaît nulle part et le cens était dû au comté. Quelques rentes étaient dues à la seigneurie de Beaulieu, mais leur origine seigneuriale est douteuse. De même la seigneurie de lOrbière, à Saint-Georges-des-sept-voies, possédait quelques rentes à Saint-Mathurin. Dans le cahier contenant les versements des rentes depuis 1769, une note soutient, que les personnes soumises à ces rentes devaient le cens (ou que ces rentes étaient un cens ?). Mais les personnes concernées étaient davis contraire. Ces rentes, dans 3 actes de renouvellement de reconnaissances de rentes en 1770, ne diffèrent en rien des rentes habituelles, et nont pas de caractère seigneurial. Plusieurs rentes continuèrent à être payées jusquen 1822-182324.
Les seigneurs avaient quelques droits dont ils faisaient bénéficier leurs fermiers. Les seigneurs de lHerbelottière revendiquaient en 1623 et 1680 un droit de bois de chauffage et bois de bâtis dans la forêt de Beaufort, ainsi quun droit dherbage et pacage, en vertu dune concession faite en 1442 par René dAnjou25.
De même en 1679 le seigneur de Beauchamps et en 1763 celui de Beaulieu26.
Ce dernier prétendait aussi à un « droit de garenne à commis au vol dun chapon prés la ditte maison deffensable a toute personne avec droit de fuye par terre à la suite des bâtiments ».
En 1766 le seigneur de Beaulieu faisait profiter son fermier « du droit dexemption dherbages, charnage, pacage charoit et corvée dudit compté de Beaufort »27. Dans la pratique, ces droits étaient tout ce qui restait du caractère seigneurial de ces propriétés.
La
desservance de Saint-Mathurin.
Saint-Mathurin, érigé en cure en 1406, était
redevenu au XVIème siècle une simple succursale
de Saint-Rémy-la-Varenne sur la rive gauche. Le curé de Saint-Rémy
était le titulaire incontesté. De même Saint-Clément-des-Levées
(« Trèves en Vallée »)dépendait
de Trèves sur la rive gauche et nobtint un vicaire et des fonds
baptismaux quen 1696. La Bohalle (« Blaison deça
Loire ») dépendait de Blaison et fut érigée
en succursale en 1612. Enfin La Daguenière connut le même sort
en 1659, malgré les vives protestations du curé de Saint-Jean-des-Mauvrets.28
Pour simplifier le tout, au Nord de Saint-Martin-de-la-Place existait une enclave
de la paroisse des Tuffeaux dite « enclave des Tuffeaux »
et juste à louest du bourg des Rosiers une petite enclave de Bessé
dite « Bessé en Vallée. » 29
De 1750 à la Révolution le service religieux était assuré en moyenne par trois prêtres vicaires dont un desservant.30
Si en théorie Saint-Mathurin nétait pas une paroisse, ce village était ordinairement désigné comme tel, la dépendance de Saint-Remy étant toute théorique, sauf pour les vicaires. Quelques documents, surtout fiscaux, comme les états particuliers des impositions de 1788, donnent le nom officiel de « St Rémy et St Mathurin » 31 succursale de Saint-Rémy, mais la plupart qualifient ce village (comme dailleurs ceux de La Bohalle, La Daguenière et Saint-Clément) de paroisse. Lors des assemblées, les habitants eux-mêmes employaient habituellement le mot paroisse, et quelquefois desservance. De même le desservant était souvent appelé curé par les autres habitants. La communauté de la Marsaulaye elle-même était parfois désignée comme une paroisse32, dans le sens de communauté.
Léglise de Saint-Mathurin fut en partie au moins reconstruite en 154833 était située comme dans les autres villages de la vallée en bord de levée, au milieu du bourg. La sacristie était décrite comme une cave humide, et le cimetière au pied de la levée souffrait de la proximité de la nappe phréatique et des infiltrations des eaux de la Loire. Le maire écrivit au préfet en fructidor an XII :34
« Les miasmes pestilentiels et les exhalaisons fetides se font sentir d'une manière sensible, surtout dans l'église, pendant les chaleurs de l'été ». Le cimetière « est au milieu du bourg longeant au midi la levée de la Rivière de Loire et l'église. Au levant et au couchant des maisons bourgeoises et au nord un jardin. Son assiette est si basse que l'eau y sourde à la superficie dans le temps des grandes crues. La largeur des fosses dépend de la force des corps, la profondeur dépend souvent de la hauteur des eaux de la rivière de Loire qui n'étant séparée du cimetière que par la levée filtre ses eaux et empêche de creuser profondément ».
La dîme.
Elle était perçue essentiellement par les chanoines du
chapitre Saint Maurice dAngers, depuis quen 1259 ils avaient reçu
de lévêque les « dixmes et novales de vallée »
35.
En 1771 les chanoines affermèrent trois dîmes pour 6100 livres36
:
- la dîme de la Grange Bohic à La Marsaulaye, (faisant maintenant partie de Saint-Mathurin), perçue aussi à La Bohalle, « avec les granges apentis, autres logements et terres qui dépendent de la ditte dixme ». 37
- La dîme de la Grange Rouge qui se percevait dans la partie de Mazé entre Saint-Mathurin et lAuthion « dans la haute et basse macraire et plaines dudit lieu, la cottière, fresnaye, metail et autres lieux acoutumés ».
- La dîme de la Grande Grange de Saint-Mathurin « avec les droits de traits, maisons, cours ayreaux, terres et domaines qui en dépendent ».
Ces deux dernières étaient dites alternatives, cest à dire levées une année sur deux par les chanoines en concurrence avec les curés de Mazé et le prieur de Saint Rémy.
Les deux premières dîmes valaient conjointement 3050 livres, celle de la Grande Grange 6100 livres, mais elle était affermée 3050 livres car levée une année sur deux par ce fermier. Soit un total de 6100 livres. Le fermier devait aussi cinq septiers de froment et deux fournitures de toile pour faire des aubes (ou 100 livres « si le chanoine fabriqueur ne les trouve pas assez belles »).
Daprès un autre document les dîmes perçues en 1790 par le curé de Saint-Rémy à Saint-Mathurin sélevaient à 1500 livres et 28 boisseaux de fèves (estimées 126 livres)38.
Les dîmes de la paroisse voisine des Rosiers rapportaient 11500 livres au chapitre39. Ces revenus étaient très importants. Les dîmes de La Bohalle, de Saint-Mathurin et des Rosiers représentaient 10 % du revenu brut du chapitre Saint-Maurice.40
Les revenus des vicaires.
Ils
étaient bien faibles en comparaison des sommes touchées par les
chanoines. Le 4/10/1790, Lejeau desservant de Saint-Mathurin depuis quatre ans,
se plaignit du refus des chanoines de lui verser la portion congrue de 700 £
accordée par lévêque:
« comme cette somme devoit lui être payée par des puissants décimateurs, et particulièrement les riches chanoines de St Maurice, le suppliant eu la douleur de se voir refusé de sa demende par ces derniers, qui possèdent dans sa paroisse plus de douze mille livres41 de revenu annuel en dimes. Le suppliant déjà réduit à une grande détresse, nosa attaquer juridiquement un corps aussi opulent (...) il na jouit et ne jouit encore que de la portion congrue de 350 £, jointe à un petit casuel partagé entre trois prêtres » 42
En fait les chanoines pouvaient répondre que si officiellement la portion congrue des curés était de 700 £ depuis 1786, celle des vicaires était moitié moindre. Or le desservant nétait pas curé mais vicaire.43 Daprès Louis Michel le prieur de Saint-Remy-la-Varenne versait 1050 livres au « curé » et aux deux vicaires de Saint-Mathurin, soit 350 livres à chacun, ce qui correspond à la portion congrue.44 Le bail à ferme des dîmes cité plus haut précise que le fermier doit payer les « gros » dus par les chanoines aux « sieurs curés de Saint Remy » et au « sieur desservant de Saint Mathurin » sur les dîmes en question. Labsence de précision du montant laisse supposer que ces sommes étaient à prendre sur les 6100 livres dues par le fermier.
La
communauté de la Marsaulaye, et les limites des communautés.
La « quarte » de La Marsaulaye
Nous avons vu quil avait été question en 1335 dy
créer une paroisse. Cest sans doute son ancienneté qui plus
tard lui permit de garder un statut particulier. La « Quarte de
la Marsaulaye » était une communauté à part
du reste de Saint-Mathurin, même si les deux communautés étaient
« réunies ensembles quand au spirituel »45.
La Marsaulaye représentait environs un tiers de la superficie et de la
population de lensemble. Une chapelle de petite taille (9,75m sur 5,96m)
existait près du logis seigneurial. Daprès Célestin
Port, cette chapelle, commencée au XIVème siècle,
fut achevée et dotée en 1520. Selon lui, elle avait ses fonts
baptismaux et son cimetière, mais sans former de paroisse distincte.46
Il est vrai que La Marsaulaye eut ses propres registres paroissiaux entre 1700
et 1716, tenus par les desservants et vicaires de Saint-Mathurin, ce qui occasionnait
de nombreuses erreurs de registres47.
Mais il est probable (sans que ce soit prouvé) que les mariages, baptêmes
et sépultures avaient déjà lieu à léglise
de Saint-Mathurin. Dautre part aucune trace de cimetière nexiste.
Des messes avaient peut-être lieu dans la chapelle, malgré son
étroitesse (58 m2 tout compris pour une communauté de 500 à
700 habitants). Avant 1700 et après 1716 les baptêmes, mariages
et sépultures étaient tous inscrits sur les registres paroissiaux
de Saint-Mathurin, avec rarement (au XVIIème siècle
et au début du XVIIIème siècle) une mention
de lappartenance à La Marsaulaye. Dans la seconde moitié
du XVIIIème siècle, toutes les publications dassemblées
de La Marsaulaye, ou de ventes ou baux à enchères, se faisaient
au prône de la messe paroissiale de Saint-Mathurin. Jamais à une
messe de la chapelle de La Marsaulaye, comme cela se pratiquait à La
Ménitré. Il est donc probable que la chapelle servait à
un usage strictement privé. En 1755 il fallait une autorisation du vicaire
général de lévêque pour célébrer
exceptionnellement un mariage « en la chapelle de la Marsaulaye »48.
Nulle part napparaît une contestation de lappartenance à
la paroisse de Saint-Mathurin.
Par contre La Marsaulaye avait ses réunions dhabitants, ses propres rôles dimpositions, ses syndics, et ses députés aux assemblées des communautés du Comté.
Les réunions dhabitants de la Marsaulaye avaient lieu « devant la grande et principale porte de léglise du dit Saint Mathurin. »49
Les limites des communautés.
La Marsaulaye sétendait sur le tiers ou le quart de Saint-Mathurin,
à louest. Les deux communautés étaient séparées
au sud par la « boire Fremy »50.
Au nord, daprès des recherches dans les actes de vente et baux
à ferme, la séparation passait sans doute par le communal allant
du lieu-dit « Bourg-Nabeau » (Saint-Mathurin) à
la « Chalottière » (La Marsaulaye).
A louest, la rue Maugin orientée Nord-Sud, séparait La Bohalle de La Marsaulaye : le côté ouest appartenait à La Bohalle, lest à La Marsaulaye. Au nord-ouest, Saint-Mathurin et La Marsaulaye étaient séparés de Brain, Corné et Mazé par une frontière plus imprécise, qui passait à travers les vastes communaux de Machelouze dont lusage était indivis avec les paroisses voisines. Le début du fossé de Machelouze, près de la grande boire et du hameau des Gravelles à Mazé, apparaissait sur une carte de 178551. Or ce fossé, qui formait une large boire daprès ce plan , constituait déjà la limite de Saint-Mathurin en 1810 lors de la réalisation du cadastre52. La superficie des communaux de Saint-Mathurin étant la même avant et après la Révolution, il est probable que cette boire formait déjà la limite de Saint-Mathurin sous lAncien Régime. Vers lest à partir du hameau des Ganaudières, nous savons que le tracé avait peu changé à La Révolution53. Les baux à ferme et contrats de vente confirment que Mazé et Saint-Mathurin étaient séparés par un chemin représenté sur la carte de 1785, prolongeant les communaux de Machelouze, et au bout du chemin par le communal du Pâtis Pottier.
A lest, Saint-Mathurin comprenait louest dune rue peuplée, dite des Vendellières, et le sud de la rue du Breil, le reste étant aux Rosiers. Le canton du Breil, appartenant entièrement au roi, était divisé entre les deux communautés, la majorité étant à Saint-Mathurin. La rue des Vendellières et lest de la rue du Breil furent compris en 1791 dans la nouvelle paroisse de La Ménitré, puis en 1824 dans la commune de La Ménitré, Saint-Mathurin récupérant une surface équivalente plus au Nord en englobant tout le canton du Breil54.
Comme la superficie de Saint-Mathurin et de La Marsaulaye réunis sous lAncien Régime diffère peu de celle de Saint-Mathurin en 1824 et de la superficie actuelle, nous savons donc que les deux communautés sétendaient sur environ 2000 hectares. Cette superficie nous sera utile pour déterminer la densité de population. Par contre nous verrons plus loin quentre 1795 et 1824, environs 400 hectares de La Ménitré furent rattachés à Saint-Mathurin.
La
dispersion de lhabitat et les contacts avec les paroisses voisines.
La population était très
dispersée.
La Marsaulaye navait pas de bourg. Celui de Saint-Mathurin, étiré
le long de la levée, était moins important quactuellement,
et ne regroupait quune petite partie de la population, essentiellement
des artisans et notables. Le plan de traversée du bourg établi
vers 1786 par les Turcies & Levées ne représente que 29 maisons
de part et dautre de léglise.55
Les maisons étaient éparpillées le long des chemins souvent appelés rues. A cause de la forte densité de population, que nous verrons plus loin, la plupart des maisons nétaient pas éloignées les unes des autres de plus de cent mètres, quand ce nétait pas dix ou vingt mètres.
Une illustration de cette dispersion : un problème se posa à la Révolution quand deux lois de lan 3 et de lan 4 interdirent de se servir des cloches des églises. La municipalité, soutenue par le commissaire du district auprès de ladministration municipale, obtint le 2 floréal an 5 (21 avril 1797) lautorisation dutiliser la cloche en lieu et place de la caisse (le tambour) pour annoncer les assemblées publiques, événements extraordinaires, ou prévenir en cas dincendies. « Cétoit le seul moyen expeditif pour annoncer les différentes opérations des communes et même pour appeler en cas dincendie ou autre accident les citoyens épars sur une grande surface de terrein. »56
Les relations avec les paroisses voisines.A cause de la dispersion de la population, les relations étaient très importantes avec la périphérie des paroisses voisines. Les habitants des deux côtés de la rue Maugin, entre La Bohalle et La Marsaulaye, avaient plus de relations entre eux quavec les cantons éloignés de leurs communautés respectives. En raison de la proximité, de nombreux cultivateurs exploitaient des terres réparties sur les deux villages. De même entre Saint-Mathurin et le sud de Mazé (Le Pâtis Pottier, La Macrère, La Fresnaye).
LEtape
militaire.
Les habitants de La Marsaulaye étaient exempts
du logement des gens de guerre, ce qui provoquait des tensions avec
ceux de Saint-Mathurin. En 1790 la municipalité de Saint-Mathurin écrivait
aux administrateurs du département57 :
« depuis trop longtemps les habitants de la commune de St Mathurin
sont les dupes de celle de la Marsaulaye, par la raison que les premiers logent
eux seuls touttes les recrues et invalides qui passent journellement ».
En 1787 « une charge des plus accablante est le logement des troupes
qui passent très fréquement » 58.
En 1790 la « carte générale de lElection dAngers »
signale aussi le grand passage de troupes.59
En effet, la grande route de la levée avait pour inconvénient dobliger les habitants à loger les soldats de passage. Saint-Mathurin, à mi-chemin entre Angers et Saumur était létape habituelle des troupes entre les deux villes. Or les passages étaient nombreux, car les régiments se déplaçaient presque tous les ans. Les règlements de 1633 et 1651 interdisaient de faire séjourner les troupes à létape ou en quartier dhiver « dans les bourgs, paroisses et villages non fermés ». Seules les villes ou gros bourgs devaient être choisis. Mais ces règlements furent peu suivis. Une étape existait bien à Beaufort60, mais comme la levée était une bien meilleure route que celle dAngers à Beaufort, on établit une autre étape à Saint-Mathurin, qui paraît avoir attiré lessentiel des passages. De même les troupes prenaient parfois leurs quartiers dhiver dans des villages de la vallée61.
Un « étapier » et ses commis assurait la garde et lentretien des locaux et des denrées. Il était ravitaillé par lintendant, grâce à des accords passés avec des entrepreneurs. Il fournissait le boire et le manger aux soldats, mais ceux-ci devaient dormir chez lhabitant. Un officier ou deux hommes de troupe porteurs dun billet de logement avaient droit à une chambre avec un lit (souvent une paillasse), de la chandelle, un pot, une écuelle et une place auprès du feu. Au début du XVIIIème siècle, les officiers recevaient une indemnité pour se faire héberger dans des auberges. Létape ne durait quun jour.
A partir de 1692 les hôtes reçurent eux aussi une indemnité ... dun sol par jour et par soldat : une obole. L « ustensile », la taxe destinée à lachat des denrées, était répartie sur les paroisses de la Province qui échappaient au logement.
Les soldats étaient accompagnés par des commissaires des guerres et des prévôts des maréchaux pour éviter la maraude, mais cela ne rassurait guère les populations forcées de les loger. La troupe disséminée dans un village était difficile à surveiller62.
Quant aux équipages militaires, ils étaient transportés sur des voitures fournies par les corvéables. Cétait daprès les échevins dAngers un fardeau onéreux pour les laboureurs, et « accablant par les mauvais traitements que leur font souffrir les gens de guerre, naturellement disposés à la rigueur par le privilège abusif de limpunité ».63
La charge de létape, déjà lourde sous lAncien Régime, saccrut démesurément à la Révolution. Nous le verrons plus loin.
NOTES DE BAS DE PAGE (WEB)
1
François Lebrun. Paroisses et communes de France. Maine et
Loire. Article « Saint-Mathurin ».
2
A.D.M.L. : 1 L 538. Remplacement de limpôt de la gabelle
en 1789.
3
Célestin Port. Dictionnaire historique et biographique de Maine
et Loire. article « Beaufort »
4
Célestin Port, op. cit. article « La Marsaulaie »
(Dans les éditions du 19e siècle uniquement). En
1755 et 1771, deux gardes des gabelles se marièrent à Saint-Mathurin.
Le 12/6/1711 fut baptisée la fille du lieutenant de gabelles de Saint-Mathurin,
qui eut pour parrain le lieutenant de gabelles de Saint-Rémy. (archives
de Saint-Mathurin Registres des B.M.S..)
5
Célestin Port, op. cit. article « Beaufort »
6
Archives de Beaufort,. DD6 (ex DD5). Procès-verbal du juge gruyer 1756
7
1669 daprès le procès-verbal de 1756 (Archives de Beaufort,
DD6, (ex DD5)), 1689 daprès Célestin Port, op. cit.
article « Beaufort »)
8
Pierre Nicolle de Maisonneuve juge gruyer de 1737 à 1778. (A.D.M.L. :
5Mi 299) est le plus souvent cité. La charge était encore vacante
en 1785. Le procureur du Roi Haran de la Barre fut son principal collaborateur
durant toutes ces années. Il était mort, et sa charge vacante
elle aussi en 1785. (A.D.M.L. : 8 B 37. Lettre du 30 août 1785)
En 1788 le nouveau juge était Charles Urbain Chevallier.
9
Pierre Delamotte en 1744, Beconnais en 1757. (A.D.M.L., 8 B 37. Nouvel Authion
de Corné 1744. Sentence sur la pêche 1757.)
10
Archives de Beaufort, DD6 (ex DD5). Procès-verbal de 1756 : 3
sergents, un par bailliage de la forêt.
11
Archives de Beaufort DD8, ex DD4, DD6, DD10, DD2...
12
G. dEspinay. La sénéchaussée dAnjou ,
1892, page 40-41. En 1762 le « château » de La
Ménitré était le seul château Royal de la Province.
Tableau de la généralité de Tours, partie angevine
publiée par labbé Uzureau sous le titre Tableau de
la Province dAnjou, page 32.
13
Archives de Beaufort, DD2 (ex DD10)
14
Apanage concédé par un arrêt du 21/11/1771. Les papiers
des princes aux A. N. (R/5 apanage de Provence) contiennent la correspondance
avec le surintendant du prince de Tessier Dumottay, receveur du domaine de
Monsieur dans le comté de Beaufort.
15
Archives de Beaufort, DD2 (ex DD10), sous-baux des domaines du comté
affermés aux srs Jouen et Bigot, bail du 6/11/1776. A.D.M.L., C 259.
Rapport à lAssemblée Nationale du 16/2/1791 joint au livres
des cens et rentes dus au comté en 1777 et 1778.
16
A.D.M.L., C259
17
Brigitte Maillard. Les campagnes de Touraine au 18e siècle .
page 101. Le système était commun à la Touraine, au Maine
et à lAnjou.
18
A.D.M.L., C 258. Mouvance du château de Beaufort.
19
A.D.M.L., 7HS/B28. Papiers de lhôpital et hospice de Beaufort.
20
A.D.M.L., 5E16/277. 13 juillet 1789. Bail à ferme de la
terre de La Marsaulaye. 2000 livres.
21
Célestin Port, op. cit. article « Marsaulaie ».
22
A.D.M.L., C 258. Aveu du 15/6/1763. et 5E16/56 : le 9/7/1788,copie
du bail de Beaulieu le 3/1/1766.
23
A.D.M.L., 5E16/277. Bail à ferme le la terre de la Marsaulaye
le 13./7/1789 au sieur Jean Esmery marchand fermier, pour 2000 livres. Comprend
le logis seigneurial.
24
A.D.M.L., 1 J 382. cahier contenant les cens. 5E16/266 : Nouvelles
reconnaissances, 23/5/1770.
25
A.D.M.L., 7/Hs/B28. Hôpital et hospice de Beaufort.
26
A.D.M.L., C258. Mouvance du château de Beaufort.
27
A.D.M.L., 5E16/56. Dépôt le 9/7/1788 du bail du 3/1/1766.
28
Célestin Port, op. cit., articles « Saint-Mathurin »,
« Saint-Clément-des-Levées », « La
Bohalle », « La Daguenière ». Cette
situation trouve son origine dans les difficultés que présentait
en hiver la traversée de la dépression latérale inondée
par les eaux de lAuthion. Les rives de la Loire étant plus faciles
à aborder en bateau, les petites communautés qui apparurent
sur la rive droite de la Loire furent rattachées aux paroisses de la
rive gauche. Laccroissement de leur population leur permit dobtenir
une succursale mais leur dépendance théorique subsista. Voir
aussi Roger Dion Le Val de Loire. Etude de géographie régionale
page 235.
29
A.D.M.L., H 1609. Brouillard des plans du fief de Bessé. 18e
siècle. Comprend les plans de lenclave.
30
Archives de Saint-Mathurin, B.M.S. Quelquefois les sacrements étaient
donnés par dautres prêtres. Ex. : mariage Jean Richer
22/11/1762 par « Ronflé curé de St Rémy
desservant St Mathurin », mariage René Meignan 7/7/1767
par « Moreau chapelain de la Possonière ».
31
A.D.M.L., C334
32A.D.M.L.,
C127. 1774 :«Rôle et égail fait sur les biens tenants
et habitants de la paroisse de la Marsaulaye».
33
Célestin Port, op. cit. article « Saint-Mathurin. ».
Pour plus de précision sur les inscriptions de léglise
donnant la date de 1548, voir B.M.A : ms 1766 (papiers de Toussaint Grille.)
34
A.D.M.L., O/993 : Lettre de Rogeron, Maire, au préfet. 18 fructidor
an 12.
35
Louis Michel,«La dîme et les revenus du clergé dAnjou
à la fin de lAncien Régime»,A.B.P.O.1979,page569
36
A.D.M.L., G 396 : Bail à ferme du 19 août 1771 à
Pierre Lorrier de Saint-Mathurin et Alexandre Grignon de Louerre, négociants.
Prend effet du 1/5/1773, au 1/5/1781.
37
A.D.M.L., 1-Q-1223, le 24 prairial an II, la municipalité de La Marsaulaye
contesta les conditions de vente de « la maison et grange servant
autrefois au ramas de la dime (...) apellée grange Boic dépendant
du ci devant chapitre de St Maurice dAngers ».
38
A.D.M.L., 1Q142 (ex12Q1) Registre des déclarations des biens ecclésiastiques
du district dAngers, 1790.
39
Louis Michel, loc. cit. page 587.
40
Revenus bruts de 170824 livres, daprès Louis Michel , loc.
cit. page 586.
41
Excessif ? Il est possible que lensemble des dîmes ait rapporté
12000 livres aux fermiers, mais partie allait au prieur de Saint-Remy. Dans
la même lettre Lejeau attribue 2600 habitants à Saint-Mathurin,
ce qui est exagéré, et ce, sans doute pour obtenir une aide
importante.
42
A.D.M.L., 1-Q-1225. Il nest pas le seul à se sentir spolié :
le 4/3/1742 les habitants de La Daguenière approuvent la requête
de leur desservant qui souhaite pouvoir tenir 120 moutons sur les communes,
car il « na même pas la portion congrue portée
par les règlements » (A.D.M.L, 8-B-37.)
43
Lucien Bely (dir.) Dictionnaire de lAncien Régime. 1996,
article « paroisse ».
44
Louis Michel loc. cit. note 103 page 605.
45
A.D.M.L. : 5E16/22, acte dassemblée du 1/2/1761.
46
Célestin Port, op. cit. article « Marsaulaie »
47
Archives de Saint-Mathurin, B.M.S. Ces actes ont été reliés
avec ceux de Saint-Mathurin des années 1691-1700. Exemples derreurs :
27/11/1714 mariage Trillard-Renault « lextrait du
mariage cy dessus a esté inseré par meprise sur celuy de la
pa.sse de St Mathurin ou les presents ont signé ». Idem
le 26/11/1705, et 11/7/1713.
48
Archives de Saint-Mathurin, B.M.S. 23/9/1755. Mariage de Jean Mauny et Renée
Maugin. Les raisons du choix de la chapelle sont inconnues.
49
Archives de Beaufort, DD2, assemblée des habitants 21 juin 1739. Consultés
au sujet des communaux.
50
A.D.M.L., 5E16/276. Contrat de vente Chauveau du 22/6/1788. Terre
limitée à lorient par le « chemin de la
Boire du chesne au carrefour des Gaignards, avec les deux boires qui sont
proches et reignant sur les boires Fremy ou le cours deau qui sépare
la paroisse de Saint Mathurin de celle de La Marsaulaye ».
51
A.D.M.L., 1 Fi 482. Atlas général de lancienne forêt
de Beaufort, en 15 plans. Sur cette carte le nom de Mazé déborde
sur des lieux (la Courtinière) qui faisaient déjà partie
de Saint-Mathurin daprès les actes notariés.
52
A.D.M.L., 3 P4/320/1. Cadastre réalisé en 1808-1810.
53
Archives de Saint-Mathurin N7. 20/7/1826. Accord entre les représentants
de Mazé et Saint-Mathurin, portant reconnaissance dune erreur
sur les plans cadastraux de Sain- Mathurin.
54
A.D.M.L., 1 M 5/11. Dans le dossier concernant la création de la municipalité
de La Ménitré, voir les très belles cartes de 1808 et
surtout 1806.
A.D.M.L., 8 B 45. La limite passant à travers la
pièce de terre du Breil est confirmée par un procès verbal
du 22/1/1728, de chasse illicite sur la pièce royale du Breil, paroisse
des Rosiers et de Saint-Mathurin.
55
A.D.M.L., C 25.
56
A.D.M.L, 1-L-272. Extrait du registre des délibérations de Port-la-Vallée.
30 ventôse an 5 et Lettre de Daillé Commissaire du Directoire
exécutif 12 pluviôse an 6. Lautorisation étant remise
en cause, ils se défendaient de ne chercher quun prétexte
pour faire sonner les cloches le dimanche.
57
A.D.M.L., 2-L-131. Le 16/9/1790.
58
A.D.M.L., C320. Statistique des paroisses. 12/1787. Saint-Mathurin.
59
A.D.M.L., C328.
60
Tableau de la Généralité de Tours, 1762-66, partie
angevine publiée dans Tableau de la Province dAnjou par
labbé Uzureau. page 29.
61
.En 1745, 1749 1756 et 1757 des soldats en quartiers dhiver aux Rosiers
et à Corné sont accusés de vols de bois dans la forêt
de Beaufort : A.D.M.L., 8 B 46. Procès verbaux. 8/1/1744 :
cavaliers de la compagnie « de Bangy », régiment
de la mestre de camp, aux Rosiers. 9/1/1745 : cavaliers de la compagnie
« dAdemar », régiment « de brancas »,
aux Rosiers. 12/5/1749 : cavaliers de la compagnie de Monsieur, régiment
de Broglie, à Corné. 11/5/1756 : cavaliers du régiment
de Berry, aux Rosiers. 23/2/1757 : dragons de la compagnie de labbaye.
Ce sont tous des cavaliers. Peut-être lexistence des prairies
communes du comté, permettant de nourrir les bêtes à peu
de frais, a-t-elle pesée sur le choix de paroisses de la vallée
pour les quartiers dhiver.
62
Sur les étapes :
- François Bluche (dir.) Dictionnaire du grand siècle
article « étapes »
- Lucien Belly (dir.) op. cit. article « étapes »
- André Corvisier Dictionnaire dart et dhistoire
militaires. article « logement des gens de guerre »
63
François Dumas. La Généralité de Tours
au XVIIIème siècle (1766-1783) page 108.