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2) Le fonctionnement des communautés.
Lassemblée
et le syndic
Lassemblée était la principale institution
villageoise.
Les communautés de Saint-Mathurin et de La Marsaulaye avaient deux assemblées
distinctes, mais toutes deux se déroulaient « devant la
grande et principale porte de léglise du dit Saint Mathurin »,
après la messe 1.
Dans les faits, tous les habitants ny participaient pas. Les présents
se prononçaient « tant pour eux que pour le général
des autres habitants ». Parmi les participants cités lors
des assemblées, les habitants les plus riches dominaient largement (marchands,
laboureurs). Mais des « bêcheurs », cultivateurs
plus modestes, et des artisans, participaient aussi.
Ces assemblées ne pouvaient se réunir sans une autorisation, habituellement de la sénéchaussée de Beaufort. Mais quand lassemblée concernait les impôts royaux ou une auto-imposition, lautorisation était souvent donnée par lintendant, ou son subdélégué.
Parfois les deux communautés participaient à des assemblées communes. Ainsi en 1769 pour discuter du droit de pâture, et surtout quand la communauté religieuse commune est concernée : en 1760-1761 pour la réparation de léglise, et en 1785-1788 pour la construction du presbytère. Nous le verrons plus loin. Les actes dassemblées nous renseignent peu sur les débats, et ne contiennent habituellement quune décision prise, après discussion, au nom de toute la communauté, les habitants répondant « tous unanimement et dune commune voix » aux questions posées. Les décisions étaient prises à la majorité des présents. En 1761, un procureur de fabrique de Saint-Mathurin était élu « à la pluralité des voix » par 17 voix contre 72. Mais la présence de nombreux marchands et laboureurs dans les assemblées leur donnait un poids sans rapport avec leur importance numérique.
Le syndic de la communauté était choisi par les habitants, mais nommé par le subdélégué dAngers. Plus quun administrateur, cétait un intermédiaire entre le pouvoir (sénéchal de Beaufort, subdélégué dAngers.) et la communauté. A Carbay en Anjou, un acte dassemblée précisa en 1743 le rôle du syndic : il devait « garder et tenir les registres exactes des titres et papiers recettes et mises des affaires concernant laditte paroisse de Carbay den tenir compte toutefois et quantes quil en sera requis ( ) faire publier les arrêts du conseil de sa majesté, édits, déclarations et ordonnances de monseigneur lintendant de la généralité de Tours ou des monsieurs les élus et généralement tout ce qui concernera les affaires publiques »3.
A Saint-Mathurin et La Marsaulaye, les syndics provoquaient la majorité des assemblées des communautés (« à la diligence de...syndic »). Et à Saint-Mathurin seulement, le logement des troupes de passage leur prennait beaucoup de temps, car ils soccupaient des billets de logement et des feuilles de routes des soldats. En 1765 le syndic André Amonet voulait quitter son poste « tant pour son âge avancé que par léloignement de sa demeure du bourg pour le logement des troupes de sa majesté ». Sur les sollicitations des habitants, il accepta de continuer « aux charges quil luy seroit nommé un dentre eux pour coadjuteur dans les travaux et peinnes de la ditte procure avec luy nêttan actuellement en estat daller et venir jour et nuit pour gerer la dite procure »4. En 1767 cet adjoint, devenu son successeur, demanda et obtint des habitants « de luy donner un aides [ « deux aides » rayé] dans les cas de logement de guerre qui pourront délivrer des billets de logement et faire pour luy tout ce qui sera necessaire en ce fait. »5.
Ces syndics étaient des notables, souvent notaires, ou négociants. Certains exercèrent durant de longues années. A Saint-Mathurin, André Amonet, laboureur, excerça 25 ans.6 A La Marsaulaye, Maurice Toussaint Rogeron, notaire, fut syndic de 1760 à 1788 au moins.7 Mais en décembre 1765 et 1767 les syndics de Saint-Mathurin furent élu pour deux ans, comme les procureurs de fabrique. Il nest pas sûr que lexpérience ait perduré par la suite, mais on peut constater que le syndic élu pour 1768-69 céda la place à un autre en 1770, et que par la suite ces syndics se succédèrent à un rythme rapide, comparé à la longue durée dexercice du syndic de La Marsaulaye (voir la liste des syndics et procureurs en annexe, page 177). A Carbay les syndics étaient élus pour deux ans8.
Le choix de notables comme syndics ne doit pas être regardé uniquement comme une confiscation du pouvoir de leur part, même si cela pouvait être le cas. Les négociants et surtout les notaires étaient plus à même de rédiger des requêtes, ou détablir une correspondance écrite avec les autorités.
En principe le syndic ne touchait rien pour son travail. En 1765, il fut décidé, pour convaincre André Amonet de rester en poste encore deux ans, quil « ne sera imposé sur les rolles de la taille et capitation de la dite paroisse quà la somme de vingt sols sans pouvoir par la suite être augmenté soit pour cause de rehault ou autrement », à cause « des dépenses quil est obligé de faire pour voyager ou autrement pour laditte paroisse. ». Mais son successeur élu en décembre 1767 ne bénéficia daucun avantage9. En 1786, le syndic écrivit dans une requête à lintendant quil navait « apointement pas même le plus simple privilège pour toutes ses peines et depence »10
Pourtant à Carbay le syndic était en 1743 « exempt de toutes charges publiques pendant lesdittes deux années de son syndicat et même pendant trois années à la fin dicelles expirées »11 ce qui lui permettait déchapper à la charge de collecteur dimpôts, et sans doute de procureur de fabrique. Une telle disposition a peut-être existé à Saint-Mathurin.
En décembre 1785, un marchand, désirant partir à Saint-Pierre-du-Lac, fut élu syndic, manifestement dans le but de lobliger à rester. Il protesta auprès de lIntendant, obtint de lui une réunion de lassemblée, et argumenta que son éloignement dune lieue du bourg pourrait occasionner des difficultés, notamment pour le logement des troupes. Le 8 janvier 1786, les habitants refusèrent de nommer un autre syndic, mais le 2 février ils cédèrent, constatant que son éloignement du bourg « empêchoit absolument ce particulier de veiller aux interets de la paroisse, et donnoit même lieu à de frequentes plaintes et murmures de la part des troupes militaires, relativement à la signature de leurs certificats de routte et au logement duquel leur paroisse est assujettie. »12
Les
autres représentants et personnages influents.
Pour de nombreuses affaires (procès,
requêtes
), les assemblées élisaient des commissaires
ou députés pour les représenter. Elles ne choisissaient
pas toujours leurs syndics, même si cétait souvent le cas.
Lors des assemblées des communautés du comté à Beaufort
au sujet des terrains communaux, chaque syndic étaient habituellement
envoyé, avec un autre « député ».
A partir de 1790, les syndics furent remplacés dans ces occasions par
des officiers municipaux. Des « commissaires »
étaient aussi élus pour représenter les communautés
lors des procès. Ces représentants (comme les syndics) avaient
une commission précise, et ne parlaient quau nom de lassemblée
des habitants. A partir du premier Empire, les officiers municipaux supplantèrent
définitivement les députés.
Le « garde verdier »
Le 15 mai 1740 et le 5 novembre 1780, les habitants de Saint-Mathurin et de La Marsaulaye choisirent en commun un « garde verdier ou sergent preïer » pour « veiller exactement a ce que les différents bestiaux ne fassent aucuns domages soit dans les terres emblavées soit dans les prés, et lorsquil y en trouvera den faire les saisies requises et raisonnables sans pouvoir faire la délivrance des bestiaux saisis quau préalable ceux a qui appartiendront les domaines ou la saisie aura été faite ou qui soufferts le dommage ny ayent consenti et soient entièrement satisfaits »(1780)13. Cétait donc une sorte de garde champêtre commun aux deux communautés. Son mandat navait pas de durée déterminée. Le garde nommé en 1780 devait exercer « jusquà ce quil plaise auxd. habitants den nommer un autre. ». Son prédécesseur, quittant sa charge « à cause de ses infirmités », exerçait depuis le 12 mars 1752. Ils étaient désignés comme « sergent royal à La Ménitré », « sergent pour la résidence de La Ménitré », et « sergent de cour ». Pour avoir le droit dexercer, ils devaient prêter serment au sénéchal de Beaufort. Lacte de 1780 ne mentionne pas de rétribution, mais les gardes se payaient peut-être sur le remboursement des « frais de saisies et de nourrice » des bestiaux. Les syndics se réservaient le droit den faire « la taxe », ce qui peut sentendre de deux façons : soit ils fixaient le montant des frais à rembourser au garde, soit ils percevaient eux-mêmes cet argent, reversé ensuite au garde. Ce document de 1780 est le seul où apparaissent les gardes verdiers. Les deux gardes verdiers connus nétaient pas désignés sous ce nom dans les autres actes notariésles concernant.
Les notaires avaient une place particulière au sein de la communauté, même sans avoir de rôle officiel. Ils avaient lhabitude de la paperasserie, connaissaient les affaires de tous les habitants, présidaient aux enchères, lors de laffermage de biens appartenant à des enfants sous tutelle, et rédigeaient les actes dassemblée de la communauté. Doù le choix fréquent de notaires comme syndics, et plus tard comme maires ou officiers municipaux.
En 1790, « en labsence des officiers municipaux de cette paroisse », le notaire Daillé mena une enquête après un vol de grains sur des bateaux amarrés dans le bourg. Il perquisitionna dans une auberge, provoqua et présida une petite assemblée pour déterminer où il convenait de mettre le blé retrouvé, interrogea les mariniers, leur ordonna de retirer les planches des bateaux pour éviter de nouveaux vols, recueillit les témoignages et finalement dressa un procès-verbal 14. On lui reconnaissait donc une certaine légitimité pour prendre ces décisions.
Enfin le desservant et les autre vicaires avaient sans doute un rôle important, comme autorité morale, et par les annonces faites au prône de la messe paroissiale. Mais leur poids dans les décisions était limité, pour autant que nous le montrent les documents. Ils étaient absents de la plupart des assemblées, sauf dune partie de celles concernant les travaux dans léglise vers 1760, de celles destinées à faire construire, à la demande du desservant, un presbytère en 1785, et des assemblées destinées à établir un maître décole en 1766 et 1768. 15. Ils étaient absents de la majorité des élections de procureurs de fabrique. Ils nétaient pas choisis comme représentants des communautés, sauf peut-être le desservant Gervais-Marie Lejau qui prêta serment à la Révolution : il apparaît comme officier municipal dans un document du 7 janvier 1794 (18 nivose an II)16. Mais il est absent des autres actes de la municipalité autour de cette date. Ce sont peut-être ses fonctions ecclésiastiques qui le firent désigner comme officier municipal. Il se démit de toutes fonctions ecclésiastiques le 3 février 1794 (15 pluviôse anII)17.
La
collecte des impôts.
Les deux collecteurs de taille de Saint-Mathurin (trois pour 1758, 1759 et 1761)
étaient en 1761 et 1771 désignés « suivant
lordre du tableau » 18,
ce qui signifie que nul ne pouvait échapper à cette charge peu
enviée. Le nombre disproportionné de laboureurs et dartisans
parmi les collecteurs laisse supposer que ce « tableau »
dont le fonctionnement est inconnu, imposait plus fréquemment cette charge
aux hauts taxés. Les plus pauvres y échappaient, ne pouvant avancer
largent sur leurs propres fonds en cas de problème : en 1770,
lassemblée de La Marsaulaye décrivait certains habitants
du comté comme ne pouvant « avoir dans leurs paroisses
que vingt à trente sols de taille, exempts de collecte, et de toutes
charges publiques par leurs insolvabilité »19
Les collecteurs devaient se rendre dans chaque foyer, quatre fois par an pour toucher limpôt, et souvent repasser plusieurs fois chez les contribuables en retard. 20 En 1788 dans le village de Carbay en Anjou, les collecteurs de la taille consacraient 30 jours à la confection du rôle et à la perception, et ceux de la gabelle 36 jours21.
Ils touchaient une somme en compensation. En 1787 les « frais de recouvrement ou gage des collecteurs » étaient à La Marsaulaye de 27 livres 11 sols et à Saint-Mathurin 59 livres 5 sols22. Mais les rôles quils faisaient faire à Angers leur coûtaient plus de 20 livres par collecteur, « et lorsque collecteur ne scait point écrire ce qui est assez commun en campagne il luy en coute pour le sergent quil est obligé de mener environs quarante livres ».23 Ce qui signifie quils devaient pouvoir donner un reçu par écrit de la somme payée.
En 1788, le syndic affirmait que la répartition des impôts se faisait habituellement par les collecteurs.24 Ils étaient tenus pour responsables, et sur leurs propres deniers, de la répartition des impôts. En décembre 1769, un habitant obtint de lélection dAngers la tenue dune assemblée, car il « prétend faire voir quil a été trop imposé pour la présente année »25. Lassemblée à cette occasion désavoua les collecteurs, et élit comme procureur le syndic pour « défendre en laditte instance au cas où les collecteurs ou Chardon voulussent attaquer le général des habitants ». En 1739, lassemblée de Saint-Mathurin avait déjà désavoué les collecteurs attaqués en justice par un marchand26. Par contre en 1771 edans un cas similaire lassemblée approuva les collecteurs, et constitua un procureur pour défendre les habitants (Rogeron, syndic de La Marsaulaye27). Lors dune seconde affaire similaire en 1782, les habitants rechignèrent à comparaître en assemblée, puis refusèrent de prendre parti pour les collecteurs (« cest à eux à défendre contre lui »), faute de la présence de la plupart des notables, et refusèrent de signer. Après plusieurs sommations et menaces de peines damendes pour les notables absents, ils sassemblèrent pour soutenir les collecteurs28.
Les collecteurs désignés pouvaient essayer de se débarrasser de leur charge :
- en 1764, un des deux collecteurs ayant fait l « égail et
la distribution » pour le sel à La Marsaulaye, paya lautre
18 livres pour quil effectue sa part de la collecte, tout en lui abandonnant
les gages auxquels il aurait eu droit comme collecteur. A cette occasion, nous
apprenons que le premier collecteur collectait la moitié de limpôt,
puis passait le rôle au second, qui percevait alors lautre moitié29.
- en 1728, un des trois collecteurs pour le sel paya 30 livres pour être
dispensé de la collecte, des déplacements nécessaires,
et protégé de toute condamnation.
-en 1748, Paul Marion, notaire, paya 48 livres un des deux autres collecteur
de la taille et capitation pour 1749 30.
De temps en temps lassemblée de Saint-Mathurin décidait elle-même de la répartition des impôts : en 1758, 1759, 1761, 1771, 1778, 1784 et 1786 pour la taille, et en 1761 et 1786 pour la gabelle31. Ces assemblées se tenaient en vertu de commissions de lintendant, et ne paraissaient pas provoquées par une contestation de la répartition. Il sagissait plutôt de mises à jour du rôle précédent, pour faciliter le travail des collecteurs, et éviter que les contribuables ne se retournent contre eux. Les deux assemblées pour les impôts de 1786 permettent de constater que les collecteurs pour la taille et pour la gabelle étaient différents à Saint-Mathurin. Dans les actes dassemblées de 1771 et 1784, taille, capitation, et « accessoires » étaient évalués ensemble, sans faire de distinction. Pourtant en 1758, 1759, 1761 et 1786, il nétait question que de la taille, et si on compare le rôle de taille de 1787 (conservé pour Saint Mathurin et La Marsaulaye32) avec létat des impositions de 178833, il apparaît clairement que taille et capitation faisaient lobjet de rôles séparés à la veille de la Révolution.
Alors quen théorie la taille était imposée dans la communauté de résidence, sa répartition se faisait en grande partie en fonction des terres exploitées, quelle que soit la résidence. De nombreux habitants de La Marsaulaye, des Rosiers ou de Mazé étaient imposés à Saint-Mathurin « pour exp.on » (pour exploitation, sur les rôles de 1787). Et nombre de taillables se retrouvaient dans plusieurs rubriques : ils étaient inscrits une fois pour lensemble de leurs revenus, puis à la ligne suivante, ou plusieurs pages plus loin, pour une terre quils exploitaient (« idem pour exp.on » ). Résultat : en 1787, 535 rubriques pour Saint-Mathurin, 256 pour La Marsaulaye34, alors quen mars 1794, Saint-Mathurin ne comptait que 419 ménages, et La Marsaulaye 206.35
Mais dans lensemble, malgré un effort de rationalisation en tenant compte des terres exploitées, la répartition restait très empirique. En 1758, 1759, 1761, 1771, 1784 et 1786 lassemblée reprenait point par point la répartition de lannée précédente. Si un habitant voyait sa taxe réduite, ou sil était « dérollé », le montant était reporté sur un autre imposable, par des notes comme « bon pour François Esmery » ou « Pierre De lEpine payera ». Les changements dexploitants représentaient la majorité des modifications. Ces changements étaient nombreux, à cause des changements de fermiers, mais aussi des décès (la taxe était reportée sur les héritiers des terres, ou sur le nouveau fermier), des départs de la communauté, et des nouveaux arrivants.
Lassemblée donnait pouvoir aux collecteurs dimposer tous les nouveaux habitants qui viendraient à leur connaissance « suivant leur prudence ». En 1783, les impositions dune trentaine dhabitants étaient « à la disposition des collecteurs ». Plus loin, à la fin de lacte, lassemblée « pour le surplus sen rapporte à la prudence et disposition des dits Guby et Loyeaux collecteurs, protestants que sil est commis quelques abus ou malversations de leur part, ils en suporteront les risques à leurs frais et dépend, protestant en outre ledit sieur Marion [syndic] de se pourvoir contre les autres habitants plus haût taxés qui nont comparus ». Lassemblée ne donne pas de consignes pour une partie des taxés, mais tennait les collecteurs pour responsables de la répartition quelle na pas osée faire, notamment concernant les habitants les plus riches qui nont pas daigné venir. Nous avons vu que les taxés pouvaient se retourner contre les collecteurs, et contester la répartition, laquelle était toujours arbitraire, faute de règle précise, et doutils tels que le cadastre.
La
fabrique de léglise.
La fabrique de Saint-Mathurin devait entretenir le cimetière, la sacristie
et léglise, sauf le chur à la charge du chapitre Saint-Maurice
dAngers36.
En règle générale, les fabriques avaient en charge « lentretien
intérieur de léglise, des ornements sacerdotaux, la fourniture
du luminaire, du pain, du vin de messe, larrangement et le placement des
bancs loués aux paroissiens, le paiement entier ou partiel du sacristain,
du régent de lécole paroissiale, des prédicateurs
extraordinaires ».37.
A Saint-Mathurin une fondation pourvoyait au paiement du maître décole.
Nous verrons plus loin le fonctionnement de lécole.
La fabrique disposait de revenus consistants en terres affermées, en rentes, et dans la concession de bancs dans léglise.38
- En 1785 les terres appartenant à la fabrique, regroupant 131,5 boisselées, furent affermées aux enchères pour 647 livres 15 sols par an à vingt fermiers. Les « bêcheurs » et journaliers étaient les principaux fermiers précédents, et les principaux enchérisseurs. Mais un maître en chirurgie, un laboureur, un meunier, et même un des procureurs de fabrique (un laboureur aussi) participèrent aux enchères, et pour les deux premiers prirent des terres à ferme. Les biens de la fabrique nétaient donc pas affermés aux plus pauvres à des prix préférentiels pour les aider : le prix de ferme le plus élevé, de 8,25 livres par boisselée, fut atteint par un journalier39.
- La fabrique affermait le droit de mettre un banc, à charge pour lacquéreur de construire le banc. En 1758, un procureur de fabrique força plusieurs personnes à payer un accensement, et réorganisa leur disposition40.
Les bancs étaient un élément de confort, mais aussi de reconnaissance sociale. En 1770, il fut décidé de réformer lorganisation des bancs pour lutter contre des « abus », et pour « quils ne seroient occupés que par des notables cest à dire par des chefs de ménage comme ceux qui sont contribuables au plus haute impositions » ou « passés en charge de paroisse et autres charges »41.
- Les rentes nous sont peu connues en labsence des comptes de la fabrique. Les huit rentes connues totalisent 52 livres 2 sols 6 deniers42 Ces rentes napparaissent que par des « titres nouveaux », par lesquels des particulier reconnaissaient devoir une somme à la fabrique, en vertu danciens actes de constitution de rentes. Les trois rentes dont la fondation est connue remontent à la fin du XVIIème siècle, alors que le « titre nouvel » date de 1768, 1777 et 1781. Parmi dix débiteurs (une rente est due par trois couples), on trouve un bêcheur, 3 laboureurs, un sergent de cour, un bourgeois, un homme de profession inconnue et une veuve. Des milieux aisés en majorité. De plus ce sont toutes des rentes perpétuelles et non amortissables. Ces rentes paraissent plus des investissements que des aides à des familles dans le besoin.
Il semble que lessentiel des revenus provenait des terres. Ces revenus paraissent corrects, mais nous ignorons quelles étaient les dettes de la fabrique et le montant de ses dépenses habituelles.
Toutes les décisions importantes étaient prises par le « bureau général » ou conseil de fabrique, qui se confondait de fait avec lassemblée commune des habitants de Saint-Mathurin et de La Marsaulaye43 (les deux communautés étaient « unies pour le spirituel »). Cette confusion de lassemblée commune et du conseil de fabrique se retrouve à Carbay44.
On tenta en 1771 de créer un petit bureau distinct45. Les procureurs affirmaient quils avaient souvent besoin de lavis des habitants, mais que pour provoquer une assemblée, il fallait présenter une requête et faire venir un notaire, ce qui coutait cher à la fabrique. Ils voulaient un bureau pour éviter ces formalités. Ils devaient être composés de 15 membres :
- 5 honoraires : le curé, les deux procureurs de
fabrique et les deux syndics.
- 6 habitants de Saint-Mathurin et 4 de La Marsaulaye, nommés par le
bureau, et parmis lesquels deux seraient renouvellés tous les deux ans
(un de chaque communauté). Le bureau devait tenir un registre, et sassembler
le premier dimanche de chaque mois après les vêpres dans la sacristie.
Il devait décider de toutes les affaires de la fabrique, y compris la
reception des comptes des procureurs, à lexception de lélection
de ces mêmes procureurs. Il pouvait délibérer si au moins
5 personnes étaient présentes. Mais il semble que ce bureau ait
vite périclité au profit de lassemblée.
Pour assurer la gestion et la perception des revenus de la fabrique, les assemblées de Saint-Mathurin et de la « quarte de La Marsaulaye ditte paroisse de Saint Mathurin » élisaient chacune un « procureur Marguillier » ou « procureur de fabrique », pour deux ans du 1er janvier au 31 décembre, avec une année de décalage entre les deux procureurs depuis 1745. A cette date, un des deux procureurs sortant de charge accepta de continuer, pour un an seulement, « au moyen de ce quil ne sera pas chargé de la recette lannée suivante »46. (liste des procureurs de fabrique en annexe).
Chaque procureur percevait les revenus de la fabrique dans les deux communautés à la fois.
En 1758, les titres et papiers de la fabrique étaient conservés dans une armoire fermée par 3 serrures dont les clées étaient aux mains du desservant, du sindic de Saint-Mathurin, et du procureur de fabrique de La Marsaulaye47.
Les procureurs devaient en théorie rendre compte de la gestion et administration des biens devant « tels quils sera commis ou commissaire quil plaira a Monseigneur (...) Evesque dAngers ».48 En réalité lévêché ne surveillait guère la gestion des biens de la fabrique, comme nous allons le constater plus loin.
Tout comme celle de collecteur, cette fonction paraissait peu prisée, malgré des « honneurs et prérogatives attachées à la ditte charge », dont il est difficile de se faire une idée exacte (une place à léglise ? La dispense de la charge de collecteur dimpôts ?). Le manque de motivation des procureurs pour rester en charge venait peut-être de leur responsabilité personnelle dans la gestion, qui pouvait leur attirer des ennuis.
En 1758, Jean Mauny procureur de fabrique exigeait que les habitants lui remettent les titres concernant les rentes dues à la fabrique « si mieux naiment décharger ledit mauny de sa gestion de procureur de fabrique ( ) sil sacqueroit quelques prescriptions contre les rentes dues à laditte fabrique on pretenderoit peut estre par la suite len rendre garent et responsable »49. Et en 1769, lassemblée élisait un nouveau procureur de fabrique « après avoir refléchis quils ne pouvoient contraindre ledit Pirard à prolonger leditte exercice contre sa volonté »50.
En 1761, la veuve dun procureur de fabrique doit présenter une requête pour être déchargée des affaires de la fabriques « quelle est hors détat de gérer », ce qui signifie quelle en aurait normalement hérité51.
Lélection du nouveau procureur se faisait à la demande de lancien, qui demandait lautorisation de réunir lassemblée au sénéchal de Beaufort ou au subdélégué.
Les procureurs de fabrique appartenaient à une oligarchie locale, mais plus terrienne que pour les syndics : pas de notaires parmi eux, mais de nombreux laboureurs et « marchands » (souvent « marchands-fermiers » dans dautres actes ). Beaucoup ne savaient pas signer leur nom. Savoir écrire nétait pas aussi nécessaire que pour les syndics, car ils navaient pas à priori de correspondance régulière à tenir. Les pauvres qui échappaient à la collecte des impôts, échappaient aussi daprès le syndic de La Marsaulaye déjà cité, à « toutes charges publiques par leurs insolvabilité » 52,cest à dire à la charge de procureur de fabrique, et peut-être de syndic (Mais à La Marsaulaye, de toutes façons, les syndics se renouvelaient peu)
Les
travaux de léglise. 1760-1761.
Les documents concernant les travaux de léglise à ces dates
nous renseignent à la fois sur cette église détruite en
juin 185653,
et sur la fabrique.
Lors dune assemblée commune des deux communautés le 9 avril
1761, les syndics et les prêtres rappelèrent que l « indécence »
de léglise avait conduit la fabrique à envisager de gros
travaux54.
Cette indécence avait deux sens :
Un délabrement matériel :
- « la couverture dont les lattes etant pouries par vetusté
ne pouvoient tenir le clou par conséquent exposées a des réparations
presques continuels, au moindre vent »
- « lindécense de la part dune solive servant
a suporter un cleris qui menaçoit un cabrement prochain sans le secours
de deux potences [ ou étais ] ce qui faisoit un spectacle aussi
désagréable que dangereux. »
Une apparence peu flatteuse, indigne de la maison du Seigneur :
- La chaire de vérité « dont la structure bisare
et de mauvais goust et si mauvaise quelle ne pouvoit plus soutenir et
par conséquent étoit ridicule ». On peut se poser
des questions sur ce « mauvais goust », qui nétait
peut être que le goût dune époque plus ancienne.
- Les autels « dans un état si pitoyable que cela annonce
la dernière pauvreté et mesme ny pouvoir celebrer les saints ministères. »
- enfin « la nef qui ayant été sans voute ny
lambry representoit une hale plutôt quune église ».
A cette date, les communautés étaient en conflit avec les anciens procureurs de fabrique, auxquels elles réclamaient 3700 livres. Le 27/4/1760, une assemblée commune des deux communautés avait élu les deux procureurs de fabrique en charge, pour « faire rendre compte aux anciens procureurs de fabrique et les poursuivre au paiement du reliquat de ce quils pourront devoir »55. On peut remarquer que les deux procureurs nétaient pas automatiquement désignés pour poursuivre au nom de la fabrique.
Dès 1759, les procureurs firent rétablir la toiture, ce qui coûta 500 livres. Et « comme on appreendoit que la solive dont on a parlé cy devant ne vint à manquer », ils demandèrent lavis de Poulain de La Guerche subdélégué dAngers, et seigneur de La Marsaulaye.
Cest le tournant de laffaire. Jusquici, les procureurs navaient envisagé que des réparations. Et plus quun avis, cest sans doute une petite contribution financière quils espéraient de la part du seigneur de La Marsaulaye. Mais cest dans un programme ambitieux de réfection complète de léglise, et surtout de remise au goût du jour quil les entraîna. Un programme beaucoup plus ambitieux que ce quils avaient initialement prévu de financer.
Venu se rendre compte sur place, De la Guerche négocia lui-même avec des entrepreneurs pour la solive, mais aussi pour faire lambrisser la nef, reconstruire la chaire, les autels56, et pour refaire la décoration générale de léglise. Il commanda deux statues, un tabernacle, des gradins, une table de communion, et des chandeliers. Le tabernacle, les statues et le grand autel étaient prêts en août 176157.
Laide de Poulain de La Guerche fut sans doute précieuse
pour marchander les travaux aux meilleurs prix58,
mais la facture prévue monta à 4139 livres, alors que la fabrique
espérait retirer 3700 livres des anciens procureurs, ce qui nétait
pas fait.
Lassemblée davril 1761 avait pour but de prendre une décision relativement aux travaux, lenjeu dépassant la délégation donnée aux procureurs lors de leur élection. Lassemblée décida de faire tous les travaux prévus, et de les financer par un emprunt de 1000 livres, en constituant une rente de 50 livres, au denier 20 donc, rachetable à tout moment, et ce au nom de la fabrique. Sil est écrit à la fin du procès-verbal dassemblée « et avant de faire ledit emprunt aura attention ledit sieur Emery [ procureur de fabrique] de sy faire authoriser de mondit sieur Delaguerche subdélégué dAngers », aucune référence nest faite à lévêque dAngers, qui devait en théorie surveiller la gestion et les dépenses des fabriques.
Cette absence est dautant plus frappante que la communauté était en conflit avec les procureurs précédents, et que dautre part, il était question détablir une rente sur la fabrique, et donc de toucher à son patrimoine. Le seul interlocuteur était le subdélégué, lui-même partie prenante.
La
construction du presbytère. 1785-1790.
A la veille de la révolution, Saint-Mathurin navait plus de presbytère.
La seule trace de son existence remonte à la brèche ouverte dans
la levée à son emplacement en 1669, et qui mit peut-être
fin à cette même existence59.
En 1782 le desservant de La Bohalle, qui demandait un presbytère, obtint des habitants 60 livres par an pour se loger60. Puis en 1785, ayant appris que lintendant avait forcé les habitants de Saint-Clément-des-Levées à loger leur desservant, Lecluze desservant de Saint-Mathurin présenta une requête à son tour, dans laquelle il demandait que fut ordonnée la construction dun presbytère pour lui et pour ses vicaires. Ils devaient bientôt quitter le logement quils habitaient, et « il ny a pas dans le bourg une maison capable den loger un seul dentre eux, dailleurs elles sont toutes occupées par des propriétaires ». Il obtint une réunion des habitants de Saint-Mathurin et de La Marsaulaye. Le logement ne devait pas être payé par la fabrique, mais par les deux communautés. En août 1785, les habitants de Saint-Mathurin et La Marsaulaye assemblés reconnurent de mauvaise grâce quils devaient loger leur curé, mais ils étaient divisés sur le moyen. Certains, menés par les syndics Rogeron et Vallée souhaitaient lever tous les ans une taxe pour payer le loyer. Dautres, menés par le notaire Rogeron (fils du syndic), et par Yves Esmery (« syndic de lassemblée municipale » en 1787), considéraient comme plus utile à long terme de faire construire un presbytère « tant à la charge des biens tenants quà celle des taillables ce qui fait un avantage pour le général des habitants entre autre des moins aisés »61. En novembre 1785, les habitants choisirent de construire un presbytère dans lancien « port de leau », dans le bourg, et demandèrent que les sommes nécessaires fussent imposées aux deux tiers sur les « biens tenants » (propriétaires, résidant ou non) et au tiers sur les taillables. Mais en janvier 1786 le subdélégué La Marsaulaye les contraignit à choisir un terrain plus grand62.
Le 26 août 1787 les habitants de La Marsaulaye et de Saint-Mathurin, avec Gervais Marie Lejau, le nouveau desservant depuis mai, acquirent des procureurs, avec lautorisation de lévêque, un terrain appartenant à la fabrique, pour y construire un presbytère. La fabrique devait toucher en retour une rente de 20 livres payée par le desservant et ses successeurs63. Le 14 septembre, le « bureau général » de la fabrique (lassemblée des habitants) jugea que, puisque les communautés étaient propriétaires du fond, il était juste quelles paient 10 des 20 livres, ainsi que les cens et impôts. On décida alors de constituer, grâce à une somme imposée en même temps que celle destinée à la construction, une rente au profit de la fabrique, qui nétait plus propriétaire du fond, mais devait pourtant gérer le paiement du cens et des impôts64.
Le 12 novembre, le procureur général du roi demandait une enquête avant dhomologuer lacte de vente. Le 17 février 1788, le procureur du roi de la sénéchaussée de Beaufort provoqua une assemblée pour dresser un procès-verbal de « commodo et incommodo », cest à dire statuer sur les possibles inconvénients de cette aliénation du patrimoine de la fabrique. Le lendemain il fit une visite sur place avec un bourgeois des Rosiers nommé expert, et ce dernier fit son rapport le 20 février devant le lieutenant particulier civil au siège de Beaufort « attendu la vacance de loffice de Sénéchal » (donc cest devant le Sénéchal quil aurait dû le faire).
Laliénation dune partie du patrimoine de la fabrique était très surveillée, dautant plus que le terrain était acquis par la communauté. La tentation pouvait exister de puiser dans le trésor de la fabrique pour alléger lauto-imposition nécessaire. Même si lévêque donnait une autorisation, cette surveillance était faite par lintendant, et surtout par son subdélégué.
Le 20 janvier 1788, lintendant Daine ordonna que les dépenses pour la construction du presbytère, ou à défaut pour payer le loyer, dussent être supportées aux 4/5ème par les « biens tenants », cest à dire les propriétaires des terres de la communauté, quils soient privilégiés ou non, et pour 1/5ème par les habitants (les taillables). Lassemblée commune des deux communautés, appelée à délibérer sur une requête du desservant, décida le 24 février 1788 de lui accorder 100 livres par an pour son logement. Cette somme était rejetée sur les impositions pour la construction du presbytère, ladjudicataire des travaux devant en faire lavance jusquà leur achèvement65.
Cette répartition des charges entre les habitants (taillables) et les « biens tenants » sappuyait sur lidée que cétait lensemble du territoire de la paroisse, et non pas lensemble des paroissiens, qui devait financer les travaux de léglise.
Ce type de répartition se rapproche de celui utilisé pour les travaux des cours deau, où les « biens tenants » étaient souvent amenés à contribuer, ce qui se justifiait mieux, car les terres étaient sensées profiter des aménagements66. Il avait été utilisé pour financer des travaux sur lAuthion entre 1772 et 1774. Les « biens tenants » payaient une somme en fonction de lestimation du revenu de leurs terres, et les taillables en fonction du rôle de taille.67
Ce système allégeait la charge des habitants, en
faisant participer davantage les riches propriétaires étrangers
à la communauté.
Les habitants sengagèrent dans un projet de grande ampleur. Le devis estimatif des travaux sélevait à 11590 livres68. Lintendance sinquiéta dune telle somme, et en octobre 1788, un subordonné de lintendant envoyait à La Marsaulaye subdélégué dAngers le dernier acte autorisant lacquisition du terrain, encore soumise à condition, mais cet acte ordonnait aussi une nouvelle assemblée pour étudier le devis : « je ne puis vous dissimuler, Monsieur, que lon pourroit construire un presbitère convenable avec peut-être 2 à 3000 # de dépense de moins, cest pourquoi M. lintendant a jugé à propos davoir définitivement lavis du général des habitants et biens tenans, quoique le procès verbal [le devis] soit signé de leur commissaire »69
La répartition exacte nest pas connue. On sait seulement que les propriétaires de rentes étaient considérés comme des « biens tenants » et mis à contribution. Dans le recueil des rentes payées par 5 fresches situées à Saint-Mathurin, à la seigneurie de lOrbière de Saint-Georges-des-sept-voies, il est écrit en 1790 pour les 5 fresches « tous les cofrescheurs ont déduit pour la construction de la maison presbytérale a raison de dix huit deniers par livre ». Mais cette note nexiste que pour 1790. Il peut être surprenant denvisager la perception de plus de 10 000 livres en une année, mais cest envisageable dans le cas de cette paroisse de la Vallée, relativement peuplée et étendue, où la terre avait beaucoup de valeur. Dautant plus que cette perception portait sur une part importante des revenus : dix-huit deniers par livre équivalaient à une perception de 7,5 % du revenu.
Nous verrons plus loin que la valeur locative moyenne des terres cultivées à Saint-Mathurin était denviron 6,5 livres par boisselée, sur des terrains sans rentes. Mais nous avons vu que les propriétaires de rentes contribuaient aussi. En tenant comte des terrains communaux, qui représentent de 10 à 15% de lensemble La Marsaulaye-Saint-Mathurin, et des prairies, de moindre valeur que les terres cultivées mais plus rares, on peut estimer la valeur locative moyenne à 5 livres par boisselée minimum. Saint-Mathurin couvre 2000 hectares, donc 36400 boisselées70. La valeur locative totale serait donc de 182 000 livres, dont 7,5% font 13650 livres. Ce qui correspondrait aux 4/5e de limposition, 1/5e étant à la charge des taillables. Lensemble rapporterait donc 17062 livres (13650 livres en partant dune estimation de 4 livres par boisselée). Ce sont des approximations, mais qui prouvent quil était possible denvisager la perception en une fois de la somme nécessaire à la construction du presbytère.
La première pierre fut posée le 4 janvier 179071.
1785-1788 :
rivalités individuelles et crise de la fabrique.
A partir de 1785 la fabrique traversa une double crise.
- Dabord, en mars 1785, un procureur de fabrique obtint de lassemblée
des deux communautés lautorisation de poursuivre en justice les
débiteurs de plusieurs rentes dues à la fabrique et de droits
à payer pour les bancs à léglise.72
-
Dautre part en octobre 1785, lassemblée avait passé
un contrat avec un fondeur pour faire refondre la seconde cloche de léglise,
brisée depuis plusieurs années. Les deux syndics Vallée
et Rogeron avaient été élus pour surveiller avec les procureurs
de fabrique lexécution du contrat
Or en mars 1786, lors de lassemblée destinée à examiner la nouvelle cloche, Lorrier nouveau syndic contesta le droit des procureurs de fabrique de soccuper de la cloche « qui appartient absolument à la paroisse » alors que lassemblée avait donné son accord en octobre. De plus il rejeta avec Rogeron syndic de La Marsaulaye la cloche jugée mal faite73.
Ce Lorrier, négociant, était un personnage procédurier impliqué à titre personnel dans de nombreux procès dans les années 1780 : en dehors de nombreux procès contre des artisans, des bêcheurs locataires de ses terres, et contre lhôtel-Dieu dAngers, les principaux étaient autour de 1783-1787 contre sa belle-famille Du Mottay, des Rosiers, pour lhéritage de Tessier Du Mottay père74, et en 1786-1787, contre 9 marchands et laboureurs de Saint-Mathurin, dont Yves Emery syndic en 1788-1789. Ce dernier procès sema le trouble dans la communauté : en 1787, les neuf notables en procès contre Lorrier demandèrent le soutien moral et financier de la communauté. Les habitants refusèrent de prendre parti, et de signer lacte dassemblée75. Lassemblée de novembre 1788, destinée à étudier le devis du presbytère, étant convoquée par Yves Emery, ledit Lorrier, et ses deux beaux-frères Daillé (notaire, futur maire en 1793) et René Pelé (maire en 1795), ainsi quElie Pelé beau-frère de Daillé (et futur juge de paix)76 refusèrent « la convocation faite par le dit sieur Emery comme syndic de la ditte paroisse déclarant quil nen connoisse pas dautre que le dit sieur Buron [notaire], quil persiste à reconnoitre pour tel en conséquence de la nomination qui en a été fait »77. Le conflit trouve un écho en 1787 dans la « statistique des paroisses »78. Esmery nouveau syndic écrit « cest par malice que le sindic [Lorrier] a porté le nouveau sindic de la municipalité à 18_11_6 parce quil paye au moins 50 [livres] de taille, accessoire et ca. ». Avant le conflit concernant la fabrique, les relations étaient déjà tendues entre plusieurs groupes de notables, liés par leurs relations familiales.
Le 26 novembre 1786 Lorrier, toujours syndic de Saint-Mathurin
provoqua une réunion de lassemblée79,
car « depuis plus de dix mois les procureurs de fabrique de cette
paroisse se sont chargés de leur autorité privée de faire
refondre une des cloches, et cela aux frais de la dite fabrique (...) depuis
le temps la cloche na point encore été placée, de
manière quil nen reste quun dans le clocher (...) de
sorte que le public ne peut distinguer la fin et le motif pour lesquels on fait
sonner cette cloche, ce qui provoque un trouble et un dérangement considérable ».
De plus « sa qualité de sindic attache le suppliant aux intérêts de la ditte fabrique et de la paroisse, ce qui la porté à prendre connaissance de létat actuel des revenus (...) et de la manière avec laquelle elle étoit administrée, quil y a remarqué un dérangement et une confusion énorme, que la plus part des titres sont égarés, dautres prescrits, et que la plus grande partie a été donnée, sans aucune deliberation, sans invantêres, a différents notaires pour les renouveller, que cette opération na point encore été faite »
enfin « les bancs placés dans léglise
ont été concédés sans forme légale et à
un même prix, sans distinction de leur situation, ce qui excite un murmure
et une jalousie parmi les habitants ».
Lassemblée désigna un procureur pour poursuivre les procureurs de fabrique au sujet de la cloche. Elle confia au notaire Daillé, beau-frère du syndic, le soin de faire linventaire des titres et papiers dans les quinze jours avec le desservant et les procureurs de fabrique. En cas de refus, elle autorisa le syndic à se pourvoir devant le sénéchal de Beaufort « soit aux fins de bris de porte, soit pour les faire condamner à remettre lesdittes clés » du trésor de la fabrique. Le 6 mai 1787, la cloche nétait toujours pas revenue, et les titres de la fabrique nétaient pas encore étudiés. Lassemblée réunie par le syndic Lorrier révoquait le procureur accusé de négligence, pour nommer à sa place Lorrier et Daillé son beau-frère, qui rédige lacte.80
Le même jour, Vallée procureur de la fabrique déclare devant Buron un autre notaire que la requête destinée à le poursuivre « est un tissu dinjures » et que le syndic Lorrier « sest inséré dans ce qui ne le regarde pas ». Il explique que la cloche est absente car elle « a déjà été manquée trois fois, et que le fondeur est sur le point de la refondre une quatrième ». Il protesta de nullité contre lacte dassemblée, parce quaucun habitant de La Marsaulaye nétait présent81. Le 13 mai, Lorrier provoqua une nouvelle assemblée qui visait plus particulièrement les procureurs en charge en 1785, et qui avaient pris linitiative de faire refondre la cloche82. Mais le 6 juin, la cloche était de retour, et les poursuites arrêtées83.
Dans toute cette affaire, lévêque nétait
pas intervenu, pas plus quen 1760-1761 pour les travaux dans léglise.
La surveillance de la fabrique était entièrement passée
à lintendant et à ses subordonnés, comme tout ce
qui concernait les biens des communautés.
Ces conflits, qui peuvent au premier abord apparaître comme des conflits entre des instances représentatives, étaient en fait des conflits entre des personnes, qui réglaient leurs comptes personnels par ce moyen.
Mais dans ces conflits, il apparaît que les assemblées de chaque communauté, et lassemblée des deux communautés pour les questions religieuses, étaient les instances supérieures des communautés. Elles étaient constamment prises à témoin, et prenaient toutes les décisions : elles nommaient et révoquaient des commissaires, appuyaient ou désavouaient syndics et procureurs, aux pouvoirs très limités, qui nétaient que leurs représentants.
Les syndics, et dans une moindre mesure les procureurs de fabrique, avaient plus de chances que les autres habitants dêtre écoutés par une autorité supérieure comme le subdélégué ou le sénéchal, mais surtout ils pouvaient plus facilement provoquer des assemblées sur le sujet de leur choix. Dans ces conflits, ce qui comptait alors, cétait linfluence que chaque clan pouvait avoir sur lassemblée.
On remarque alors que dans ces conflits les seules personnes à prendre la parole étaient les plus riches notables de lassemblée : fermiers, négociants, notaires, et quelques rares laboureurs, la plupart unis par des liens de parenté. Le risque était grand dans ces situations pour les « bêcheurs » (la masse des cultivateurs), de se heurter aux propriétaires des terres quils tenaient à ferme, ou qui pouvaient les embaucher aux moissons, ou bien encore aux négociants qui leur achetaient leurs récoltes ou auxquels ils devaient de largent.
Se pose alors la question de la plus ou moins grande liberté dexpression lors des assemblées, qui représentaient en principe lensemble des habitants, et du poids des individus dans les décisions. Malheureusement il est difficile de savancer beaucoup plus loin dans ce sujet ardu, faute de documents.
On peut malgré tout ajouter quà la Révolution, les représentants des communautés ne changèrent gère. Le sieur Vallée, récent syndic et procureur, était maire de Saint-Mathurin en 1790, et Buron syndic en 1788 devint procureur de la commune, greffier municipal, greffier de la justice de paix, agent de la municipalité cantonale84. En 1792 Lorrier que nous venons de voir devint maire à son tour, suivi de son beau-frère Daillé. A La Marsaulaye Rogeron syndic depuis les années 1760, laissa ensuite la place, mais en 1795 un Rogeron qui était soit le même, soit son fils (juge de paix en 1792), devint président de ladministration cantonale. Ces personnes étaient élues à un suffrage censitaire, relativement ouvert en 1790-92. Elles avaient lexpérience des affaires publiques, et surtout, au bout de quelques années, personne ne voulut plus occuper ces fonctions : les élus voulaient être remplacés, surtout à Saint-Mathurin où le logement des troupes accaparait les officiers municipaux.
Enfin la Révolution sonna le glas de lassemblée villageoise. Non seulement les membres de lassemblée municipale remplacèrent progressivement les syndics et procureurs de fabrique, qui représentaient lassemblée des habitants, mais ils replacèrent aussi lassemblée elle-même. Les décisions importantes étaient prises par un groupe restreint dindividus, soumis à une autorité (district, département, préfet ) beaucoup plus forte quauparavant.
NOTES DE BAS DE PAGE (WEB)
1
Archives de Beaufort, DD8 (ex DD2). Assemblée des habitants de La Marsaulaye
du 21/6/1739, concernant les droit de pâture dans les autres paroisses
du comté.
2
A.D.M.L., 5E16/262. Assemblée de Saint-Mathurin du 1/1/1761.
Seule élection indiquant plusieurs candidats et des nombres de voix.
3
Yannick Neau. Une paroisse dAnjou. Carbay au XVIIIe siècle.
page 143. Cite A.D.M.L., 5E40/36. Acte dassemblée
du 4/8/1743.
4
A.D.M.L., 5E16/264. Assemblée du 8/12/1765.
5
A.D.M.L., 5E16/265. Assemblée du 20/12/1767.
6
A.D.M.L., 5E16/264. Syndic depuis 23 ans, à lassemblée
du 8/12/1765. Son successeur est élu le 20/12/1767.
7
A.D.M.L., 5E16/22. 24/4/1760.Assemblée commune de Saint-Mathurin
et La Marsaulaye pour les réparations de léglise. A.D.M.L.,
C60. Assemblée commune de Saint-Mathurin et La Marsaulaye du 24/2/1788.
A.D.M.L., C 316. Election de la nouvelle Municipalité en 1790. Rogeron
« sindic municipal ». Mais il sagit peut-être
de son fils, qui lui avait succédé comme notaire et était
juge de paix en 1792.
8
Yannick Neau. op. cit. page 143.
9
Peut-être cet avantage était-il concédé ponctuellement
en raison de fréquents trajets, liés à un procès
très important, qui opposait le marquis de Turbilly aux communautés
du comté au sujet des terrains communaux. (voir plus loin)
10
A.D.M.L., 5E16/215. Requête jointe à lassemblée
du 15/10/1786. Le syndic voulait se faire rembourser par la communauté
50 livres payées pour limpression de billets de logement de soldats,
certificats de routes et convois.
11
Yannick Neau. op. cit. page 143. Cite A.D.M.L., 5E40/36.
Acte dassemblée du 4/8/1743.
12
A.D.M.L., 5E16/215. Assemblées des 8/1/1786 et 2/2/1786.
Il était absent dune assemblée le 29/1/1786 (un refus
dexercer ?), doù lélection dun
commissaire provisoire pour la présider.
13
A.D.M.L., 5E16/13. Ass. St-Mathurin-La Marsaulaye du 15/5/2000.
A.D.M.L., 5E16/271. Assemblée du 5/11/1780. gardes Jean
Brechel, Philippe François Tiphaine, et Nicolas Mailliochaux.
14
A.D.M.L., 5E16/56. Procès-verbal du 21/1/1790. Daillé
devint maire de Saint-Mathurin en 1793, puis commissaire auprès de
ladministration cantonale en 1795.
15
Voir le paragraphe consacré à l école de Saint-Mathurin.
A.D.M.L., 5E16/264. assemblée du 1/4/1766. 5E16/265 :
assemblée du 6/3/1768. Le curé était présent à
la nomination dun vicaire de Saint-Mathurin comme maître décole
le 10/11/1786, mais cette nomination se fit sans lassemblée.
(A.D.M.L. : 5E16/275.)
16
A.D.M.L., 2 L 55. Enquête sur le bétail.
17
Célestin Port. Dictionnaire historique et biographique de Maine-et-Loire.
Article « Saint Mathurin »
18
A.D.M.L., 5E16/266. assemblée de Saint-Mathurin, 20/10/1770,
répartition des impôts pour 1771.
19
Archives de Beaufort. DD11 (ancien DD7) Recueil de pièces, pages 41-44.
Mémoire présenté à lassemblée des
paroisses du comté du 18/9/1770, par lassemblée de La
Marsaulaye du 16/9/1770.
20
Brigitte Maillard. Les campagnes de Touraine au XVIIIe siècle.
page 402.
21
Yannick Neau. op. cit. page 145. Cite A.D.M.L., C326. Statistique
des paroisses, déc. 1787.
22
A.D.M.L., C 334. Etat particulier des impositions 1788.
23
A.D.M.L., C 320 Statistique des paroisses 1787.
24
A.D.M.L., C 320. Statistique des paroisses. 1787
25
A.D.M.L., 5E16/30. Assemblée de Saint-Mathurin du 29/1/1769.
26
A.D.M.L., 5E16/13. Assemblée du 11/1/1739.
27
A.D.M.L., 5E16/31 : assemblée du 13/1/1771.
28
A.DM.L., 5E16/210. Assemblée avortée le 7/4/1782.
14 présents au total à lassemblée du le 28/4/1782.
84 présents le 2/5/1782, nombre record de présents, après
une nouvelle menace damendes par la sénéchaussée
29
A.D.M.L., 5E16/263. 23/7/1764. Accord Pelé bêcheur
et Camus laboureur, collecteurs pour le sel en 1764.
30
A.D.M.L., 5E16/144 pour laccord du 21/2/1728, 5E16/17
pour laccord du 25/11/1748.
31
A.D.M.L., 5E16/260 : Assemblées des 23/10/1757 et 5/11/1758.
5E16/261 : assemblée du 23/11/1760. 5E16/266 :
assemblée du 20/10/1770, pour les impôts de 1771. 5E17/17 :
assemblée du 29/11/1778 pour la taille de 1779. 5E16/21212 :
2/11/1783, assemblée pour la « taille capitation et accessoires »
de 1784. 5E16/275 : assemblée du 23/10/1785 pour la
taille, et du 20/11/1785 pour la gabelle en 1786. 5E92/57 :
assemblée du 2/12/1759 pour la gabelle.
32
A.D.M.L., C 53. Rôles de taille et contribution des routes de Saint-Mathurin
et La Marsaulaye, 1787.
33
A.D.M.L., C334. Etats des impositions de La Marsaulaye et Saint-Mathurin,
1787.
34
A.D.M.L., C 53. Même constat pour une imposition basée sur la
taille, La Marsaulaye 1774 : A.D.M.L.,C127.
35
A.D.M.L., 2 L 52. 30 ventôse an 2 (20/3/1794) recensement des grains,
farines et de la population.
36
A.D.M.L., C 320. Statistique des paroisses, déc.1787 : « les
réparations de léglise se font aux frais de la fabrique
qui est en état de le faire (...) quand aux réparations
du cur elles sont dues par les chanoines de Saint Maurice comme gros
décimateurs de la paroisse [ « et de celle de La
Marsaulaye » en marge].
A.D.M.L., 1 Q 617. juillet 1791 : les procureurs de fabrique réclament
des ornements pour léglise, quils ne pourront se procurer
avant longtemps « considérant lurgent et indispensable
besoin où ils sont de faire rétablir les murs du cimetière
dont une partie ont croulés, relargir et exhausser la sacristie, qui
par son humidité et sa petitesse ne peut dans cet état leur
être daucun service »
37
Bernard Plongeron. La vie quotidienne du clergé français
au XVIIIe siècle. page 149.
38
A.D.M.L., 5E16/276. 14 janvier 1787, concession de places et de
bancs à léglise.Un banc pour 9livres 15sols.
39
A.D.M.L., 5E16/275. Baux du 13/6/1785.
40
A.D.M.L., 5E16/20. Assemblée du 12/11/1758.
41
A.D.M.L., 5E16/266. Acte dassemblée de Saint-Mathurin,
de 30/12/1770.
42
A.D.M.L., titres nouveaux. 5E16/265 : 29/1/1768. 5E16/270 :
3/2, 5/10, 5/12 et 19/12/1777. 5E16/272 : 23/8 et 12/9/1781.
5E16/275 : 17/4/1785.
43
A.D.M.L. : 5E16/217 : 40 membre à lassemblée
du 14/9/1788, pour la constitution dune rente par les communautés,
au profit de la fabrique.
44
Yannick Neau. op. cit. page 146.
45
A.D.M.L., 3B19. Requête des habitants du 10/7/1771.
46
A.D.M.L., 5E16/15. Assemblée du 24/1/1745.
47
A.D.M.L., 5E16/20. Le 21/9/1758 et suivants, inventaire des titres
et papiers de la fabrique.
48
A.D.M.L., 5E16/266. Assemblées de Saint-Mathurin, des 1/1/1769
et 30/12/1770, pour lélection dun procureur de fabrique.
49
A.D.M.L., 5E16/20. Assemblée du 13/8/1758.
50
A.D.M.L., 5E16/266. Assemblée du 1/1/1769.
51
A.D.M.L., 5E16/22. Assemblée des habitants de La Marsaulaye
du 18/10/1761.
52
Archives de Beaufort, DD11 (ancien DD7) Recueil de pièces, pages 41-44.
Mémoire présenté à lassemblée des
paroisses du comté du 18/9/1770, par lassemblée de La
Marsaulaye du 16/9/1770.
53
Célestin port, op. cit. article « Saint-Mathurin »
54
A.D.M.L., 5E16/22. Assemblée commune du 9/4/1761.
55
A.D.M.L., 5E16/22. Assemblée commune du 27/4/1760
56
La reconstruction de la sacristie, prévue, na sans doute pas
été réalisée. La sacristie décrite dans
une lettre des procureurs et notables au département, répondue
le 23/7/1791, paraît inchangée (A.D.M.L., 1Q617).
57
Archives de Saint-Mathurin, B.M.S. : 15 août 1761 « a
été faite la bénédiction du tabernacle de cette
église, des statues de la Ste Vierge et de St Mathurin et le lendemain
seize, on a célébré pour la première fois la messe
sur le grand autel. »
58
A.D.M.L., 5E16/22. Il est effectivement présent au marché
douvrage du lambris le 31/8/1760
59
Célestin Port, op. cit. article « Saint Mathurin »
60
A.D.M.L., 5E92/59. Assemblée de La Bohalle du 9/6/1782.
61
A.D.M.L., C 60. Requête du 6/7/1785. Assemblée du 21/8/1785.
62
A.D.M.L., 5E16/214. Assemblées des 27/11/1785 et 29/1/1786
(et lettre de La Marsaulaye du 14/1/1786)
63
A.D.M.L., 5E16/216. Assemblée du 26/8/1787.
64
A.D.M.L., 5E16/217. Assemblée du 14/9/1788.
65
A.D.M.L., C 60. Assemblée du 24/2/1788.
66
L. Marboeuf. Ladministration des voies publiques en Anjou à la
fin du 18e siècle (1788-1800), page 26.
67
A.D.M.L., C 127. « Rôle et egail fait sur les biens tenants
et habitans de la paroisse de La Marsaulaye » 1774.
68
A.D.M.L., 5E16/217. Assemblée du 9/11/1788. Selon la statistique
des paroisses de décembre 1787 « le devis monte à
plus de dix mille livres ce qui écrasera la paroisse. ».
(A.D.M.L. : C320.)
69
A.D.M.L., C 60. Ce dossier comprend la plupart des pièces relatives
à la construction du presbytère.
70
12 boisselées par arpent ( contre 10 à Angers), 0,659 hectares
par arpent.
71
Archives de Saint-Mathurin : B.M.S., registre des baptêmes et mariages,
le 4/1/1790.
72
A.D.M.L., 5E16/214. Assemblées des 6 et 13 mars 1785. Assemblée
du 2/10/1785.
73
A.D.M.L., 5E16/214. Assemblée du 2/10/1785.
74
A.D.M.L., 5E16/216 : acte de Lorrier, pour la consultation
de pièces en dépôt. 17/3/1787.
75
A.D.M.L., 5e16/216 : assemblée du 7/1/1787, obtenue
du Sénéchal de Beaufort. Convocation par J. F. Vallée,
procureur de fabrique et ancien syndic, car Lorrier, concerné, est
le syndic en exercice. 5E16/276 : le 17/6/1787, procuration
des 9 habitants en procès contre Lorrier, à Santerre notaire
à Mazé, pour suivre le procès à Paris.
76
A.D.M.L., 1 L 272. Lettre de Daillé, 19 brumaire an IV, et dElie
Pelé17 brumaire an IV. Célestin Port, op. cit. article
« Saint Mathurin » (édition XXème siècle
uniquement)
77
A.D.M.L., 5E16/217. Assemblée du 9/11/1788. Buron tenta
de calmer les esprits, et protesta
contre les protestations de Lorrier.
78
A.D.M.L., C 320.
79
A.D.M.L., 5E16/56. Acte dassemblée de Saint-Mathurin
des 26/11/1786
80
A.D.M.L., 5E16/56. Actes dassemblée de Saint-Mathurin
du 6/5/1787
81
A.D.M.L., 5E92/60. Acte du 6/5/1787
82
A.D.M.L., 5E16/216. Assemblée du 13/5/1787.
83
Archives de Saint-Mathurin, B.M.S., 6/6/1787. Bénédiction de
la cloche nommée « Mathurine »
84
A.D.M.L., 1 L 272.